jeudi 29 décembre 2011

Soupe de Martien

C'est une bête soupe au brocoli en fait, mais c'est vert, et j'ai toujours su garder une âme d'enfant, que voulez vous. 

Ingrédients: (pour deux personnes)
- Un pied de brocoli
- 3 petites pommes de terre
- 1/3 de litre de bouillon de volaille. 

Découper les bouquets de brocoli et les cuire dans de l'eau bouillante salée pendant vingt minutes. Ma petite astuce, au moment du nettoyage, pour être sûre qu'il n'y a pas de bestioles bizarres coincées dans les bouquets, c'est de verser un peu de vinaigre dans l'eau de lavage. Après, il n'y a plus qu'à égoutter, et on est tranquille. 
Ensuite, faire cuire les pommes de terre épluchées et lavées jusqu'à consistance purée. 
Préparée le bouillon de volaille avec un cube. Je sais faire avec une carcasse de poulet, oignon et carottes, mais honnêtement, c'est pas plus simple avec un cube?
Mixer les trois ensemble dans un blender. 
Servir avec un trait de crème fraîche.

mardi 27 décembre 2011

Ma vinaigrette inratable

Vous l'attendiez, la voilà! 
Je ne sais pas ce qu'elle a d'inratable, je ne saurais pas expliquer, mais je ne la rate jamais. C'est un principe.
Mais c'est tellement pas compliqué que je sais pas si je dois essayer de ménager un ersatz de suspense là dedans. 

Pour commencer, on prend un bol.
Dedans, on met une bonne cuillère à café de moutarde.
Puis, on rajoute de l'huile d'olive, environ cinq cuillères à soupe mais honnêtement, au pif ça va plus vite et ça marche tout aussi bien. Là, je rajoute de l'estragon. Parce qu'imaginez vous que l'estragon, je n'aime pas ça (le nom est tellement marrant, pourtant) SAUF dans ma vinaigrette. Délire, hein?
Là, on rajoute le vinaigre. En général je mets du balsamique, mais pour un goût plus doux, on peut mettre du vinaigre de cidre aussi, c'pas grave.
Et puis on touille jusqu'à homogénéité.

Et voilà!

Boulettes marocaines

Vous conviendrez avec moi que c'est pas ce qu'on fait de plus traditionnel, comme menu de réveillon. Mais cela fait deux Noël de suite que je le fais. 
Quand j'étais petite, ma mère faisait carrément de la carpe farcie. Je ne sais pas si vous imaginez le boulot, mais c'est très chiant à faire, une carpe farcie. Quitte à faire un plat traditionnel de la cuisine juive, j'aurais pu faire des falafels, mais imaginez vous que j'en avais fait deux jours plus tôt, quand Ourson et son frère étaient chez Vénérée Mère en même temps que moi.

Pourquoi ces boulettes sont devenues mon plat phare de Noël quand je n'ai pas d'autres idées, mystère et boule de zan. 
Mais vous êtes pas obligés de l'utiliser pour Noël, cela dit.

Ingrédients:
- 400 grammes de viande de boeuf hachée
- Un sachet de pignons de pin (75, 100 grammes? je sais plus)
- Un oeuf
- Une cuillère à café de coriandre, une de cumin, et une d'herbes de Provence
- Sel et poivre
- Un oignon haché
- Huile d'olive pour la poêle.

Mélanger tous les ingrédients dans un grand bol sauf l'huile, faire des boulettes de la taille d'une très grosse noix (ou d'une toute petite clémentine), aplatir un peu, déposer dans une poêle avec un fond d'huile bien chaude.
Mon conseil, c'est de cuire un peu plus longtemps à feu pas trop fort, pour laisser aux pignons le temps de bien dégager sa saveur, et de compoter un peu.

Servir avec du riz blanc et la sauce tomate de son choix (je mettrais la mienne un jour)

Et joyeuses fêtes!

lundi 19 décembre 2011

Toi aussi, fais des muffins avec n'importe quoi (muffins salés)

Hier, je suis partie pour la cambrousse bretonne avec Ourson et son petit frère. 
Et du coup, j'ai emporté un pique nique. Ourson dit que j'ai un sens du confort beaucoup plus développé que le sien (qui est quasi inexistant). C'est pas faux. Mais la grande différence se joue sur le fait d'être accompagnée ou pas. Toute seule, j'en aurais pas eu grand chose à braire d'avoir un pique nique. 
Et puis, toutes les occasions d'entendre qu'on aime ma bouffe étant bonnes... 

J'ai eu l'idée très brillante de faire des muffins avec ce qu'il me restait dans le frigo. Mais comme ils étaient super bons, je vais faire comme si c'était fait exprès, en faisant une vraie recette de muffins aux lardons. 

Ingrédients
- 200 grammes de farine
- deux oeufs
- 5 cl d'huile et 15 de lait
- 150 grammes de lardons
- Un sachet de levure chimique
- Un pot de tzatziki

Faire griller à sec les lardons et égoutter le gras. Dans un saladier, mélanger la farine, la levure, les oeufs. Rajouter le lait, l'huile, et mélanger à nouveau. Rajouter les lardons et le tzatziki. 
Répartir dans des moules à muffins et cuire au four. (30 minutes à 180°)


C'est hyper bon, pas compliqué, et je m'attendais vraiment à ce que ça soit immangeable. Moralité, j'étais jouasse.

mardi 13 décembre 2011

Muffins aux quatre chocolats (la diététique? quelle diététique?)

Ce soir, j'ai eu envie de faire des muffins. Enfin, pas exactement ce soir, disons que ça fait depuis vendredi dernier que je veux en faire. Sauf que, Ourson rentrant chez ses parents, je ne voyais pas l'intérêt de les faire en son absence et pas envie de prendre le risque d'engloutir douze muffins en moins de deux jours, j'ai fait des progrès mais vaut mieux ne pas tenter le diable
Et puis en l'attendant, j'ai cuisiné pour la semaine: roulés de pizza, pot au feu, moussaka, hachis parmentier... J'avais largement de quoi m'occuper. 
Hier, lundi, Ourson est revenu, mais j'avais du boulot, et puis bon, Ourson était revenu, quoi. J'avais pas que ça à faire, du coup. 
Alors ce soir, n'écoutant que mon courage et ma flemme de bosser (une journée à lire des livres en anglais sur l'Angleterre, ça vous change une Jenovefa), je m'y suis mise. 
Et ç'a été quasiment de l'improvisation. Autant je m'étais assurée qu'il restait du chocolat à foison, autant j'avais pas vérifié le niveau de sucre. Mais je m'en vais vous narrez tout ça. 

Au début, il faut battre deux oeufs et 150 grammes de sucre. Niveau oeufs, on était bons (j'en avais douze), mais niveau sucre, j'en avais plus que 100 grammes. Heureusement, j'ai dans mon placard un pot de mélasse que je n'avais pas encore utilisé parce que réflexion faite, je trouve que ça pue parce que je n'avais pas d'usage particulier à lui donner.
J'ai rajouté une bonne cuillère à soupe avec le dos de ma spatule en silicone, mais vu la texture de la mélasse, on est obligé de mesurer à la louche, hein. 
Alors déjà, battre jusqu'à ce que le mélange blanchisse, avec de la mélasse noire, c'est peine perdue. 
Et je persistais à ne pas trop aimer l'odeur de la mélasse. 
Heureusement, mon fidèle flacon d'arôme de vanille (ce soir, au monop, j'ai vu des tubes à essai avec de la vanille bourbon dedans qui coûtaient fort cher. Ce qui ne m'empêchera sans doute pas d'en prendre un jour pour qu'Ourson puisse jouer avec le tube à essai, mais c'est un autre débat) est venu à mon secours, et j'en ai versé une généreuse rasade. C'est à ce moment là que ma pâte est devenue encore plus sombre qu'un pain d'épices
Et je préviens tout de suite, pour faire quoi que ce soit avec de la mélasse, il faut touiller. Hardiment. Parce que ça veut pas se mélanger avec les autres, cette saloperie (quelle égoïste). 
Une fois que c'est fait, on ajoute 280 grammes de farine. Je mets régulièrement 300 parce que j'ai la flemme de mesurer à une vache près. Et j'ai cru que j'allais manquer de farine et devoir finir à la Maïzena (ou pire, à la fécule de patate) et puis en fait non, j'en avais racheté un paquet, alors du coup ça n'était même pas la peine d'en parler. 
(Si comme moi, tu oublies régulièrement la levure, saches qu'il n'est jamais trop tard: tant que c'est pas dans le four, tout est encore possible.)
On rajoute donc un sachet de levure chimique que j'affectionne tout particulièrement parce qu'elle fait monter les pâtes et que l'emballage est rose, et on mélange derechef. 
Comme ça commençait à bien faire, et que je savais quelle quantité de chocolat j'allais mettre, j'ai mis 5 ml d'huile au lieu de dix, et j'ai mis 15 ml de lait (demi écrémé) au lieu des dix requis. 
Ensuite de quoi, j'ai rassemblé toutes les tablettes entamées du placard, soit, à un cheval près: 60 grammes de pralinoise, 100 gr de chocolat à cuire au caramel, 100 grammes de chocolat au lait à cuire, et 50 grammes de chocolat noir à cuire basique. 
Id est, 310 grammes de chocolat pour une recette qui n'en demande que 200...
Oui, bon. Je sais. 


Puis, on s'assied sur sa ligne et sur sa bonne conscience, on se rappelle la morale selon Karadoc ("le gras, c'est la vie"), on verse dans des moules et on envoie au four (30 minutes à 180 degrés). 


Et je le sais déjà, que je suis déséquilibrée...

dimanche 11 décembre 2011

Tielle sétoise

Toujours dans l'optique "remue toi Jeno", une petite recette du sud. Mais avant, une petite anecdote, et une victoire personnelle. 
Je l'ai sans doute déjà dit, et quand on me connaît, on constate de visu, je ne suis pas exactement Cendrillon. Peu me chaut de bosser entre deux piles de bouquins et cahiers plus hautes que ma tête quand je suis assise, ou ma vaisselle qui s'empile, ou un bon quintal de linge à plier sur mon canapé, quand j'ai un truc à faire pour mes études, je le fais, et le ménage attendra. Ourson, qui ne me laissera jamais devenir une femme au foyer basique parce qu'il vient me chercher pour des questions de grammaire latine et de latin médiéval quand je fais enfin cette foutue vaisselle, ne m'en tient pas rigueur et à un peu les mêmes priorités que moi. 
Mais quand je lui ai dit d'inviter un de ses meilleurs potes pour le dîner, mon sang de bretonne juive d'Europe de l'Est (ça fait rêver) n'a fait qu'un tour. Je n'allais pas accueillir ce garçon - charmant au demeurant- dans un foutoir innommable fait de fiches, de bouteilles de Vichy vides, de chartes photocopiées et de pelures d'orange (j'exagère à peine). 
Je m'y prends peut être comme une savate, mais l'hospitalité, pour moi, c'est important.
Alors j'ai déplacé le cours particulier que je devais donner à un petit crétin parfaitement pénible à un charmant bambin, j'ai passé l'aspi, j'ai fait brûler de l'encens, et j'ai tout fait à la main. Même les merdouilles qu'on mange à l'apéro. 

Lesquelles merdouilles ne sont pas très compliquées. J'ai pris une pâte feuilletée du commerce (faut pas pousser l'abnégation trop loin non plus), et j'ai coupé en quatre. Le premier morceau, j'en ai fait une boule que j'ai re- étalée pour avoir un truc à peu près rectangulaire, j'ai mis du fromage râpé, j'ai replié, et j'ai repassé le rouleau à pâtisserie pour qu'en aplatissant, le fromage s'intègre à la pâte (comme ça, on en fout moins partout). J'ai découpé en lanières, et j'ai torsadé, avant de poser sur ma super feuille en silicone qui remplace grave bien le papier sulfurisé vu qu'elle est pile poil aux bonnes dimensions de mon four. Pour le deuxième morceau de pâte, j'ai fait exactement tout pareil sauf que j'ai mis du pavot à la place de fromage. 
Pour le reste de pâte, je me suis dit faut pas pousser,j'ai fait un grand rectangle, j'ai mis du fromage râpé et des graines de pavot, j'ai roulé, et j'ai découpé. ça m'a fait des petits escargots tous mignons.

Et puis, parce que le pote d'Ourson est originaire de Perpignan, j'ai sorti ma recette du Sud la plus pimpante. Id est, la tielle sétoise.

Première étape, la pâte:
- 400 gr de farine
- 5 ml d'huile d'olive
- Une pincée de sel
- De l'eau tiède
- Levure de boulanger
On mélange la farine et la levure dans un saladier, on fait un puits dans la farine, on verse le sel et l'huile, on mélange un peu, et on pétrit en rajoutant de l'eau à mesure, jusqu'à obtenir une belle boule de pâte souple et pas collante. On laisse lever (moi, je l'ai laissée 18 heures mais c'est parce que j'ai pétri dans la nuit et que je suis restée à la fac toute la journée ensuite).
La veille, on peut aussi préparer la farce.

Deuxième étape, la farce (je vous donne les quantités que j'ai mises. Mais ce n'est pas très exact.)
- 4 beaux encornets
- Quatre tomates pelées et épépinées
- Deux oignons
- Trois gousses d'ail
- Bouquet garni, paprika, poivre, cumin
- Huile d'olive (j'avais prévenu, c'est une recette du Sud)

Nettoyer les encornets et émincer. Faire chauffer un peu d'huile dans une casserole, puis faire rissoler les oignons émincés et l'ail écrasé. Baisser le feu, rajouter les encornets, et les tomates. Mélanger. Rajouter les épices (allez y, lâchez vous, on est dans le sud je vous dis). Et laisser mijoter une bonne heure à feu doux.
Le moment venu, genre une heure et demie avant le moment du dîner, il n'y a plus qu'à couper un tiers de la pâte et le réserver. Avec les deux tiers restant, on étale, on place dans un moule assez profond, on verse la préparation au calamar, on étale la pâte mise de côté de façon à ce que ça recouvre bien, et on pose par dessus la préparation au calamar, et on soude bien les bords avec la pâte du dessous.
Là, j'ai mis 40 minutes au four à 180.
Sauf qu'au moment de sortir, le drame: le dessus avait durci mais en mode carton. Ourson et son copain étaient posés dans le canapé, à discuter et à faire leur fête aux merdouilles apéritives. Je me suis retenue de hurler devant la catastrophe (quand on tapait sur le dessus de ma tourte, ça sonnait comme sur une porte en bois), et j'ai agi façon Wonderwoman. Ni une ni deux, j'ai verser des gouttes d'eau sur toute la surface, j'ai remis au four quelques secondes, le temps que la vapeur se forme, puis j'ai retirer mon plat du four et je l'ai couvert d'un torchon.
Et quand je suis retournée voir cinq minutes plus tard, le miracle c'était accompli. Le dessus de ma tourte était souple, moelleux, impeccable. Heureusement que du canapé, ils n'ont pas pu me voir danser le boogie.

En dessert, j'avais fait des janhagels, mais j'en ai assez dit pour aujourd'hui!

samedi 3 décembre 2011

Tarte au boudin noir

Je dis que je veux augmenter le nombre de mes recettes, et je ne fais rien pour ça. En fait, je suis retombée dans mes travers... hélas, pas de porc. Et je fais quasi systématiquement les mêmes recettes. 
Alors hier soir, je me suis remuée, et j'ai fait une tarte au boudin noir. J'avais vu la recette dans un livre spécial tartes, mais j'ai réadapté la recette avec mes souvenirs (je ne l'avais pas apprise par coeur) mais ça a marché quand même. 

Ingrédients
- Un rouleau de pâte brisée (j'ai voulu changer par rapport à la feuilletée, et ça n'a pas donné un mauvais résultat)
- Deux boudins noirs (j'ai calculé, en tout, ça faisait 250 grammes)
- Trois petites pommes. 
- Deux oeufs
- 10 cl de crème fraîche (première fois que je n'indique pas de l'à peu près, réjouissons nous mes frères)

Comment qu'on fait:
On enlève la peau des boudins crus, et on dépose dans un saladier, avec les oeufs et la crème fraîche. J'ai fait un essai avec une fourchette, mais le mieux, après expérience, c'est de le faire avec un écrase patate (j'avais bien dit que c'était mon meilleur ami. Mieux que Barnabé). 
Une fois que c'est bien mélangé, on étend la pâte dans son moule. Le mien est en silicone, du coup je n'ai pas besoin de me préoccuper de beurrer, chemiser et tout ça. 
Mais si y a besoin, je vous expliquerais. 
Et on verse la préparation au boudin sur la pâte. Puis, on épluche et on évide les pommes. J'avais la flemme de couper en fins quartiers comme pour une tatin, du coup j'ai fait des rondelles. 
Et on dépose lesdites rondelles sur la préparation au boudin. Et c'est parti pour le show pour la mise au four. 
J'ai dû la laisser, à la louche, 40 minutes à 180 degrés. 
J'ai accompagné d'une salade de mesclun, mâche et chêne rouge. 

Si vous êtes sages, je vous donnerais ma recette de vinaigrette inratable.

dimanche 27 novembre 2011

I wan't to hold you, my senses tell me to stop, I wan't to kiss you but your lips are venomous poison...

Juin 2005. Je vais à mon premier concert d'Alice Cooper. 
Dans ma vie, ça ne va plus trop. Je pressent que je suis au début d'une grosse descente aux enfers, bien entamée, mais je suis pas encore sortie de la merde. J'espère que le concert va me changer les idées. Je suis assise entre une fille qui lit un manga, Détective Conan, et un monsieur un peu ventru mais gentil, qui ne dira rien toutes les fois où je bedosserais son ventre avec un mouvement malencontreux et involontaire. 
Je profite du bruit, du noir, pour brailler à m'en péter la voix. J'ai besoin d'évacuer. Je ne profite pas vraiment du concert, je suis heureuse d'être là mais il me manque plein de choses pour être vraiment bien, et j'ai l'impression que si la basse résonne comme ça dans ma poitrine, c'est qu'elle est vide. Je vais même pleurer à un moment, en espérant que ça ira mieux après. 

Novembre 2011: je retourne à un concert d'Alice Cooper. 
Et c'est là que je percute que je vais mieux, que la descente aux enfers est finie, que, bon an mal an, j'en suis revenue. Je vois du cuir, des gens vivants, des chevelus, des rigolards, je vois des surdoués en guise de musiciens, je vois Alice Cooper, il a vieilli derrière son maquillage, mais il est là, tout pareil que dans mon enfance et mon adolescence. Il joue, des classiques, des moins classiques, on s'en fout, j'ai l'impression de rattraper plein de choses que j'ai loupée en six ans, mais ça reste à ma portée, pas d'effort à faire, tout me revient, tout est là, en moi. 
A côté, il y a Ourson. Son premier concert de rock dans la fosse. Il sourit, j'ai l'impression de voir un grand gosse, de revoir le grand gosse que j'ai rencontré la toute première fois, sans soupçonner que j'allais tomber amoureuse. Et puis, soudain, il y a Poison. La seule chanson qu'il connaisse par coeur. Cela tombe bien, il n'y a qu'elle qui compte. Je me trouve rapidement dans le même état qu'au concert de Thiéfaine une semaine avant, quand ils ont joué Lorelei Sébasto Cha. Je hurle les paroles, je suis à fond dans le truc, je serre la main d'Ourson, j'ai autant envie de le regarder lui que de regarder la scène, je veux l'embrasser et continuer de gueuler en même temps, cette chanson est géniale, je veux te prendre dans mes bras mais tes lèvres sont empoisonnées, je te veux parce que tu es un poison, oui, mon amour, je suis la presqu'île et toi, l'île nue, encore, je n'aurais jamais imaginé que cette chanson serait aussi érotique, aussi excitante, je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, tu serais là, avec moi, ça résonne toujours dans ma poitrine mais cette fois je sais que c'est parce que je suis vivante. 

Dont acte.


Soupe de maquereau

Désolée, j'ai dû vous manquer, mais j'avais des excuses, comme, par exemple, acheter une maison (fallait la trouver) et installer ma mère dedans (en poids et en volumes, nos livres prennent plus de poids que nos meubles, on est comme ça, nous, les intellos). 

J'avais deux maquereaux dans mon congélateur que je voulais cuisiner parce que j'avais envie de faire de la place dans ledit congélo (et ne me demandez pas pourquoi. Je n'en sais rien moi même.)
D'ailleurs, il y a un drame de la poissonnerie au Monop. Ils ont changé les heures de mon copain poissonnier un peu con (oui, maintenant c'est un copain. Je le vois jamais en dehors de son rayon poisson, mais j'ai une vie sociale navrante. Si si. Je pique les copains d'Ourson sur Facebook, c'est vous dire.), et maintenant, aux heures où je fais mes courses, j'ai un poissonnier complétement crétin qui ne veut pas vider mes encornets. "Ah non moi je peux pas les vider ça. Mais y a rien dedans de toute façon. Vous enlevez et pis c'est bon, c'est pas compliqué, vous pouvez le faire" (alors, primo: c'est son boulot de me vider ma poiscaille, deuxio, s'il y a rien dedans, pourquoi il me dit d'enlever et pis c'est bon c'est pas compliqué?, troizio, pourquoi moi je pourrais le faire et pas lui? Pourquoi? Pourquoi? Bref, je l'aime pas.). 
Il y a aussi celui qui a cru un jour que ma patience serait sans limite, alors que j'attendais au rayon, et qui papotait joyeusement en espagnol avec une connaissance à lui. Le petit souci, c'est que je comprenais très bien ce qu'ils disaient, et que ce n'était pas une conversation urgente (sinon, j'aurais laissé faire. Je suis une bonne pâte. Si.). Alors au bout d'un moment, j'en ai eu marre, et je me suis mêlée, en espagnol, à leur conversation. Ils m'ont regardé d'un air médusé pendant dix bonnes secondes, la fille est partie en bougonnant (elle parlait des infidélités de sa belle soeur, en même temps. Josephina, vous êtes une femme de mauvaise vie), et le poissonnier m'a servie avec un visage livide.
Depuis, quand il me voit approcher, il fait semblant d'aller dans la réserve pour pelleter de la glace.

Enfin bon. J'avais des maquereaux.
Je les ai fait cuire au court bouillon, et dépiautés en essayant d'enlever les arêtes au maximum.
Ensuite, comme ça se marie hyper bien avec de la moutarde, j'ai dilué une cuillère à soupe de moutarde dans un petit litre de bouillon.
J'ai rajouté des carottes, des patates, des lentilles (les légumineuses, c'est la vie).
J'ai mixé.


C'était bon.
Et je ne présenterais jamais une émission culinaire, vu comme je suis partie.

vendredi 4 novembre 2011

Gâteaux toscans

C'est pas que je sois capable de me plaindre à longueur de journée (en fait, si), mais octobre me frustre.
J'adorerais m'acheter une citrouille de quinze kilos et faire moults gratins et soupes. Et des muffins. Et des tartes.
Sauf que j'aime pas la citrouille.
La loose. 
En plus la fin octobre me fout le cafard mais ça s'est perso.
Je pourrais me déguiser et me gaver de bonbons, mais bon... Quand on essaie de retrouver sa silhouette de naïade, c'est pas terrible comme idée. Et me déguiser sans bonbons, beuarf.
Bref. Halloween, j'aime bien le concept (c'est vrai en plus, on me bassine avec le côté fête commerciale, oui, Noël aussi, n'empêche que les enfants adorent Noël, et que si on fait un peu attention aux autres, on peut passer des moments géniaux en famille, enfin, je crois que c'est possible. Chez moi c'était peine perdue mais je suis sûre que ça existe, des familles qui passent des bons Noël et dont les enfants sont heureux. Je m'en fous qu'Halloween ce soit commercial. D'abord, si des gamins avaient sonné à ma porte, je leur aurais donné des biscuits fait maison, et le marketing l'aurait eu dans l'os, na.)

Alors pour fêter ça, et sans aucun rapport, voici la recette de gâteaux toscans que j'ai trouvée dans un livre de recettes rapides.
Il paraît que ça rappelle un peu le sernik polonais.
Je vais pas dire le contraire, d'abord parce que je suis assez d'accord et ensuite parce que ça me flatte. (entre ça et la tourte hongroise au fromage blanc, ma vie n'est finalement qu'une longue quête du sernik).

Ingrédients
- 2 jaunes d'oeufs
- 50 grammes de sucre
- 250 grammes de ricotta (j'ai testé avec la même quantité de mascarpone, c'est pareil)
- 50 grammes de raisins secs
- Zeste d'une orange

Faire gonfler les raisins dans de l'eau tiède pendant dix minutes. Mélanger les jaunes et le sucre. Rajouter la ricotta, mélanger à nouveau. Ajouter les raisins égouttés, le zeste, et re- mélanger.
Beurrer des ramequins (pas obligé, en fait, ça fait deux fois que je zappe, et ça ne change pas grand chose.) et répartir la préparation.
Enfourner un quart d'heure à 180 degrés.

lundi 17 octobre 2011

Les petites différences

Là:
Il m'arrive de faire le dîner du siècle en vingt minutes, et de dire "c'est vraiment tout simple", juste pour me la péter.

Pas là:
Je mange une soupe de nouilles instantanées parce que j'ai soudain la flemme de faire un repas correct.

Là:
Oh, t'as vu, y a un Nestor Burma! On peut regarder, dis? En général, il dit oui. Et il me laisse sa place pour que je voie mieux la télé.

Pas là:
Je regarde Nestor Burma, mais c'est nul quand il y a personne à qui raconter que sur la couverture des bouquins que j'avais quand j'étais petite, il y avait des madames en petite tenue.

Là:
Y a des fois où c'est vraiment nul d'être une fille, et où j'ai super mal au ventre. Mais je peux demander des papouilles et au bout d'un moment ça passe. Et ça me fait me sentir toute bien à l'intérieur quand on m'appelle ma pauvre petite marmotte.

Pas là:
Je suis sur mon canapé avec une bouteille d'eau chaude sur le ventre, ça soulage, mais ça ne vaut pas l'autre option.

Là:
La nuit, des fois, j'ai trop froid sa mère la catin, ou alors je fais un cauchemar. Et jbam, je vais me pelotonner discrètement et avec la grâce d'une otarie dans le dos d'Ourson. Sauf qu'il est capable de se retourner dans son sommeil et de me prendre dans ses bras *gloussement de bécasse*.

Pas là:
La nuit, des fois, j'ai trop froid sa génitrice la prostipute, ou alors je fais un cauchemar. Alors je suis roulée en boule dans mes deux couettes, et j'attends que ça passe.

Là:
C'est dingue ce que je bosse quand j'ai envie de donner l'image d'une fille travailleuse.

Pas là:
C'est fou ce que je m'emmerde quand y a personne pour me parler de Guillaume de Tigrouville ou de Pierre Bourdieu.

Là:
En musique, je ne mets que des musiques bien (et ça va de Dvorak à Acid Bath en passant par Eric Clapton et Elviiiiiiiiis, et aussi Marilyn Mansooooooon un peu j'ai un lourd passé de gotho pouffe) et qu'on aime tous les deux.

Pas là:
Je brâme des chansons de Mylène Farmer dont je connais désespéremment certaines paroles par coeur et je hulule plein de conneries des années 80 dont je connais désespéremment toutes les paroles par coeur.
Me manque un peu, quand même.

samedi 15 octobre 2011

Blanquette de veau improvisée

La vie est pleine de surprises (surtout la mienne) (ou pas).
Je me dis que j'ai déjà fait pas mal d'efforts, que j'ai arrêté mes crises de boulimie (quand on pense qu'à une époque je pouvais m'envoyer un poulet rôti ENTIER), que normalement, j'ai définitivement lâché la taille 50 (voire 48, mais j'ose pas aller essayer un 46, j'ai trop peur) (vais encore me faire engueuler, je crois), et que je commence à manger végétarien, donc: je peux faire un break avec la cuisine de plouc et arrêter les plats hyper bons mais un peu lourds.

Pour vous dire la psychopathe que je suis en train de devenir, je veux m'inscrire au panier bio (et Pierre Bourdieu et son ironie n'y changeront rien) (dont acte), et je me dis que plutôt que de me goinfrer de biscuits industriels pleins de saloperies, je peux aussi bien les faire moi même.
D'ailleurs, il va falloir que je renouvelle, parce que tourner avec deux recettes, ça fait un peu juste, et si je trouve pas une solution rapidement, je vais recommencer à me ruer sur les Guet Apens.

Mais bon, globalement, je suis plutôt sur la bonne voie du retour à ma silhouette de naïade, cherchant ainsi à me prouver que même si on se bousille pendant quatre ans, tout espoir n'est pas perdu (go fight Jeno), et mon endocrino va être fière de moi. Quand mes règles sont revenues, j'étais presque contente de me tordre de douleur. Alors que normalement, avant, ça ne me faisait pas ça. Mais c'est dur d'imaginer ce que ça traverse, une dépressive boulimique.

Et en plus, je fais du sport, en écoutant La tribu de Dana parce que ça me donne une super patate, même si j'ai un peu honte après. J'écoute aussi US boy mais au bout d'un moment, ça me donne trop envie d'écrire une parodie qui s'appelerait Polish boy, et ça me déconcentre, je manque de tomber de mon vélo d'appartement. Et puis vas y pour trouver une rime qui aille avec Mickiewicz, hein. En vrai, je ne l'écrirais que quand j'arriverais à retenir le nom des couronnes en forme de pain au pavot, et trouvé une jolie métaphore de c*l classe à faire avec.

A ceci près que quand j'ai pas le temps de chougner devant le site d'Intrafoire parce que c'est long, je sais pas ce que je veux, c'est dur de prévoir des repas pour une semaine (une fois, j'ai oublié les repas principaux. Mais on était blindées en yaourts), et même si je commande vingt bouteilles de jus de cranberry, ils en ont jamais. Sauf la fois où j'en ai vraiment commandé vingt, et qu'ils en avaient. Les salauds. Quand j'ai pas le temps, donc, c'est Vénérée Mère qui fait les courses - cette sainte femme.
Et là, par exemple, je l'ai vue revenir avec un morceau de veau et un air innocent, et cette phrase encore plus innocente:
"Moi, ça fait hyper longtemps que j'ai pas mangé de blanquette".

Ah ben ça, ça tombe bien alors, parce qu'autant elle en a pas mangé depuis longtemps, autant moi, j'en ai pas fait depuis euh... jamais.
Mais je sais à peu près quelle gueule ça a, une blanquette. Et j'ai improvisé, j'ai même pas consulté de recettes sur le net.
J'en suis fière.

Ingrédients:
- Morceaux de veau pour la blanquette
- Bouillon de volaille (moi, de l'eau et un cube. Mais un cube BIO) pour mouiller à hauteur
- Un bel oignon
- Trois carottes
- Cumin et coriandre (touche personnelle. L'Europe centrale, c'est beau)
- Une cuillère à soupe de beurre salé
- Une cuillère à soupe de farine.

Faire fondre le beurre dans une cocotte, et y faire sauter les morceaux de veau à blanquette. Quand ils ont un peu doré, saupoudrer de farine et faire encore revenir quelques minutes.
(Je sais pas si c'est ça qu'il faut faire pour la vraie, j'ai tout copié sur ma recette de daube).
Eplucher et émincer l'oignon, faire pareil avec les carottes. Ajouter à la viande et brasser un peu.
Mouiller à hauteur avec le bouillon, et laisser mijoter longtemps. Moi, facilement une heure et demie.
Avant de servir, rajouter de la crème fraîche et mélanger à la sauce.

jeudi 13 octobre 2011

Un dîner tout simple aux petits oignons (et au brie)

J'ai décidé d'augmenter le nombre de posts sur ce blog pour me forcer à me renouveler un peu et à cuisiner des trucs différents. J'ai aussi décidé d'aller au delà de mes idées toutes faites sur la bouffe. Par exemple, c'est pas un drame de cuisiner au vin, c'est même très bon, un jambon à la chablisienne sans châblis ou une daube sans vin rouge, ça serait vraiment tristouille.

C'est pour ça, que j'ai pris la grande décision de préparer ma première tête de veau sauce gribiche avant la fin de l'année.
Ou pas.


En revanche, c'est vrai que j'aime bien allier efficacité et rapidité. D'abord parce que j'aime bien cuisiner, ça me détend, mais j'ai pas toute la journée. Ensuite parce que (je l'ignorais il y a quelque temps) faire des câlins, ça détend bien mieux. (Un jour, je vous raconterais la grande différence d'attitude que j'ai en cuisine quand Ourson est là et quand je suis toute seule).

Et comme je n'ai rien d'aussi délirant à raconter que Jimi Hendrix et ses carottes, je vais passer tout de suite à mon petit plat (et je viens de percuter qu'il est aussi végétarien, faut que j'arrête Gully, moi).

Ingrédients:
- Une boule de pâte à pizza Mon pâton Francine (j'y peux rien, j'adore le mot "pâton"). Apprenez que les pâtons ont un saint, Saint Patton, qui est mort en 788 mais qui est né en Angleterre avant, qui est allé en Saxe (vu l'époque, bonjour le maboule), abbé d'un monastère et élu évêque de Werden. Et comme ça a chauffé pour ses miches, on a donné son nom aux pâtes à pain prêtes à cuire.
Etonnant, non?
- Un bel oignon
- Un peu de crème fraîche, histoire de
- Un brie
- Si ça vous amuse, quelques raisins secs.

Etaler la pâte en rectangle bien épais (il faut de l'épaisseur, un peu comme un mix entre un pain et une pizza), et entailler en diagonale (sans couper tout à fait la pâte, on est pas des bêtes).
Eplucher et émincer l'oignon, le faire revenir dans un peu d'huile d'olive histoire de le faire confire un peu. Attendre que ça refroidisse un peu et étendre sur la pâte à pizza, puis parsemer les oignons de croisillons de crème fraîche. C'est pas obligé, mais ça rajoute du fondant.
Détailler des lamelles pas trop fines de brie et disposer sur les oignons.
Parsemer de quelques raisins secs.

20 minutes au four à 180° (je crois)

dimanche 9 octobre 2011

Sauté de boeuf plus ou moins asiatique (j'ai fait ce que j'ai pu)

Si, comme moi, vous êtes préoccupés par votre transit (mais vous êtes pas obligés de vous taper la honte face au garçon dont vous êtes amoureuse avec une tisane pour le transit, ça, c'est que moi, ça), vous avez forcément une affection particulière pour tout ce qui contient des fibres.
Car les fibres, les enfants, c'est le bien.
A l'instar du hard rock, les fibres, mangez en. 

Je sais... La plupart des chanteurs de rock et de hard rock (et on commence dans les années 50, avec Elvis Presley et sa boulimie) (Elviiiiiiiiiiiiiiiiiiis!!!) n'ont pas été des modèles d'équilibre alimentaire et de soin porté à leur santé. Ils se divisent en fait peu ou prou en deux grandes catégories:
- ceux qui n'ont vraiment pas fait gaffe et pour qui la seule forme de fibre était contenue dans le houblon de leur bière et qui sont décédés à un âge indécent si on considère que Christophe Maé est toujours vivant
- ceux qui n'ont vraiment pas fait gaffe DANS LEUR JEUNESSE mais qui ont arrêté les frais à temps, et qui maintenant, ont même un préparateur physique pour leurs concerts. C'est vous dire si eux, les fibres, ils connaissent. Enfin, je vais pas râler, dans le lot, y en a que je suis assez contente de savoir toujours en vie.

Et là, me vient cette question existentielle: Jimi Hendrix aurait il été le même génie, s'il avait bu du jus de carottes?
(Viens à mon colloque "L'histoire ombellifèrique du rock 'n roll", si toi aussi, cette question te taraude).

SAUF QUE.
Parfois, on va chercher ses fibres dans du chou (quand on aime bien. Sinon, vous allez les chercher où vous voulez, hein. Bon, moi par exemple, j'aime aussi l'odeur quand ça cuit. ça vous la coupe, ça, hein). Mais le chou implique quelques désagréments, entre autre, ballonnements, flatulences, et j'en passe des moins glamour. Sympa quand on est seule, mais pour un dîner romantique, on s'abstiendra.
Et c'est là qu'intervient:
LE CHOU CHINOIS (ça méritait bien des majuscules).

Car imaginez vous que ce brave brassicacé ne donne pas de ballonnements, et se digère très bien. Il apporte aussi plein de vitamines, pour peu qu'on le cuise vite (id est, nul besoin de blanchir les feuilles avant de faire quoi que ce soit.
Aussi, quand j'en ai vu un à un prix abordable chez Monop (fournisseur officiel de ma boulimie depuis 2004), j'ai pris, et j'ai tout de suite eu l'idée d'un sauté de boeuf, dont voici la recette (honnêtement, passer du hard rock aux carottes pour finir sur un plat à base de chou, tu m'étonnes que je sache pas agencer mes idées quand je dois raconter un truc à la fac).

Ingrédients (pour deux personnes) :
- 300 grammes de viande de boeuf hâchée
- Un demi chou chinois (ça réduit pas mal à la cuisson)
- Deux cuillères à soupe d'huile
- Trois ou quatre cuillères à soupe de sauce soja et autant de sauce hoisin
- Deux cuillères à café de gingembre en poudre
- Une cuillère à café de cumin et autant de coriandre
- Deux cuillères à soupe de miel.

Vous l'aurez compris, c'est l'assaisonnement qui fait tout.

Dans une poêle, faire revenir la viande hâchée dans un peu d'huile. Quand elle commence à n'être presque plus rosée, rajouter les sauces soja et hoisin, le gingembre, cumin, coriandre, miel, et bien mélanger.
Quand la viande a bien revenu et que la sauce confit un peu, retirer la viande de la poêle et réserver. Dans la même poêle (moins de vaisselle, moins de gras, Jeno contente), faire revenir le chou coupé grossièrement. Rester près du feu et remuer régulièrement, ça va très vite. Normalement, dix minutes, c'est un maximum.

J'ai servi avec des nouilles chinoises (complètement ratées parce que je suis une sous douée, mais le reste compensait largement)

lundi 3 octobre 2011

Poulet sauce aux prunes, sur fond de crise de foi.

Nan, nan, j'ai pas mal orthographié.
Imaginez vous que ces derniers jours, sans avoir moins envie de cuisiner (t'façon j'étais obligée, les barquettes au micro ondes ça me donne des aigreurs d'estomac, ou un teint jaune, ou les deux), j'avais l'impresion de vraiment pas me renouveler.
A mon avis, ça doit tenir au fait que chez ma mère, j'ai fait un énième poulet Chabrol, la cinquantième marinade de porc et la trois millième tarte. A la longue, ça fatigue.
En plus, j'ai loupé la béchamel de mes salsifis au gratin, la loose suprême. Béchamel sauvée par ma mère d'un coup de mixer, mais quand même.
Et bam, pile je rentre, au Monop, ils avaient une super promo sur le boeuf. Bonsangmaisc'estbiensûrai-je, c'est l'occasion rêvée de faire une daube de boeuf!!!

Je sais que ce n'était que la deuxième. Et qu'elle était particulièrement réussie. Mais j'avais la désagréable sensation de faire invariablement les mêmes recettes.
Pourtant, j'ai des livres de recettes à foison, des cahiers de brouillon dans lesquels sont compilées d'autres recettes, avec mes annotations, tout bien.
Mais bon, j'avais beau parcourir, rien ne me faisait vraiment frétiller, d'ailleurs je me suis demandé au passage pourquoi j'avais une recette de poires au flan, parce que je vois pas pourquoi j'en ferais une. Les poires sont pas vraiment mon fruit préféré, sauf en tarte, crues on se demande toujours si elle va être bonne ou farineuse, ou rendre tellement de jus qu'on se demande comment elle tenait debout avant. Et les flans ça me fait pas bondir d'excitation non plus.
Bref, il fallait faire quelque chose.
Je précise quand même que j'étais pas au bord de la dépression non plus, hein. Sinon, j'en aurais parlé à Ourson.
Et là, je vois chez La Cocotte, une recette alliant des prunes et du gingembre.
Ni une ni deux, d'autant que j'avais des prunes dures comme du bois achetées en promo chez Monop (vu la tronche de leurs prunes, j'ai envie de dire que Monop est fournisseur officiel des championnaux du monde de bilboquet), et que du gingembre, j'en ai toujours chez moi.
Parce que ça sert à plein de trucs, pour les maux de ventre et pour les coups de froid. Et que, du coup, ça parle à mon côté néo hippie soignons nous naturellement mes frères, je ne suis qu'amour et bonheur.
Bon, en vrai, j'ai pas du tout fait la recette de la Cocotte, mais j'avais de nouveau la sensation de faire un plat chouette, et de le faire pour la première fois.
Notons au passage que quand je trouve une recette bonne, j'ai un peu honte de ne la faire qu'une fois et de passer à autre chose. Ouais, je sais, je suis une psychopathe...


Mais je vais pas vous embêter avec ça d'autant qu'on m'a retiré mon permis de port d'arme et que les drogueries où qu'on vend des insecticides me sont interdites.
Revenez, je déconne.
C'est vrai que je suis une psychopathe, mais je m'en suis jamais prise qu'à moi même, alors...

Ceci pour dire que j'avais aussi une poule coupée en quatre en promo chez Monoprix (penser à retirer mes bons de réduction, avec tout le blé que je leur laisse ). Et ça, ça se mijote. Donc je l'ai laissée un temps vachement long dans une casserole et un bouillon cube (bizarrement, c'est allé plus vite à partir du moment où j'ai allumé la plaque sous la casserole).
Je passe aussi allègrement sur les détails de la cuisson du riz, tout le monde s'en fout. Sauf le riz. Encore que. J'ai rarement des conversations avec des céréales, donc je peux pas savoir. Mais la prochaine fois que je serais bourrée, j'essaierais avec l'orge de ma bière, tiens.
Trêve de digression, (c'est pénible d'être tout le temps interrompue par moi même) (la semaine prochaine, suivez mon colloque, "La schizophrénie, ce fléau"), et passons à ma sauce aux prunes.

Ingrédients:
- Deux prunes ambiance bilboquet ou correctement mûres.
- 3 ou 4 cuillères à soupe de sauce soja (voire plus si affinités)
- Gingembre (deux bonnes cuillérées à café pour moi mais ça arrachait un peu)
- Miel (une bonne cuillère à soupe)
- Réflexion faite, quand j'en referais, je rajouterai aussi des graines de sésame.

Couper les prunes en petits dés, les faire revenir à la poële dans un fond d'huile. Rajouter du soja pour déglacer, laisser confire un peu, rajouter le miel et le gingembre. Quand vraiment les prunes ne sont pas mûres au départ, faites comme moi et écrasez à l'écrase patate (mon meilleur ami depuis que je l'ai acheté. Et comparativement, il a plus de conversation que Barnabé.)
Et puis on laisse revenir encore un peu, mais pas longtemps, juste pour laisser confire mais avant de devoir annoncer le drame du jour, id est, "bah en fait le dîner c'est du poulet et du riz tous secs".
C'est pas pire que "comme tu m'as planté avant le cours de cuisine où on devait aller tous les deux, j'ai fait un poulet au riz avec un végétarien. Et tu sais ce que c'est qu'un poulet au riz végétarien? Du riz!!!"

(Si tu sais à quoi je fais référence, viens à mon colloque "Etre une patate de canapé au XXI° siècle, ce combat").

Et sinon ma sauce aux prunes, elle déchire grave.

mardi 27 septembre 2011

Tarte aux pommes

En Bretagne, cette année, les pommes ont donné, mais alors, quelque chose de bien. Au bord de certaines petites routes de campagne, on a qu'une envie, c'est de s'arrêter et de faire sa petite cueillette.
Au passage, c'est comme ça qu'on a découvert que le sac à main de ma vénérée maman pouvait contenir trois kilos de pommes. De là à conclure qu'il y a comme une hérédité dans le goût pour les sacs à main immenses qui renferment tout et n'importe quoi, il n'y a qu'un pas, que je franchis allègrement d'ailleurs, toutes les fois que je veux la convaincre de me donner son sac.
Néanmoins, fort désappointées nous fûmes lorsqu'il fallut songer un moment à ce que nous allions en faire, de ces trois kilos de pommes.
Enfin, moi, j'étais désappointée, mais Maman, elle, ne l'était pas vraiment.
"Je dis ça comme ça, mais ça fait très longtemps que j'ai pas mangé une bonne tarte aux pommes."

Bah voyons...

Moi: "Oui, mais on a pas de pâte prête à l'emploi.
Vénérée Mère: "Euh, tu peux pas en faire une? Tu sais très bien faire en plus!"

C'est vrai qu'après tout, j'en ai déjà bricolée une en Pologne, pourquoi pas en Bretagne. Un jour, je ferais un tour du monde de la pâte sablée. Aloha from Sucre En Poudre.
Et comme en Bretagne, j'ai un accès internet correct, j'en ai aussi profité pour chercher la recette de pâte sablée ultime, celle que je ferais mienne.
Premier site, quelqu'un avait donné sa recette et conclu par "par contre, il faut pouvoir étaler directement dans le plat, parce qu'elle se casse en milles morceaux, lol"
Déjà, j'ai du mal avec les "lol", et ensuite, le gars a sa pâte qui ne tient pas, mais c'est bon, roulez jeunesse, ça marche quand même.
Deuxième site, pas de "lol" intempestifs et incongrus, aussi, j'ai suivi la recette indiquée. Je ne sais pas encore si c'est la bonne, mais on s'en approche.

Pâte sablée maison: (c'est Ourson qui va être jouasse)

Ingrédients:
- 250 grammes de farine
- 125 grammes de beurre
- 70 grammes de sucre semoule
- 2 jaunes d'oeufs
- 5 cl de lait
- Une pincée de sel que je ne mets jamais, rapport au fait que j'utilise du beurre salée.

Blanchir les jaunes d'oeufs et le sucre en fouettant (pas au martinet, on est pas des brutes). Détendre avec le lait.
Découper le beurre en petits dés, et le mélanger à la farine en pétrissant et frottant un peu, pour obtenir un espèce de sable. 
Rajouter l'appareil avec les jaunes et le sucre, pétrir jusqu'à obtention d'une boule.
Sachant que je n'ai pas de plan de travail, je ne sais pas si on peut l'étendre au rouleau avant de la mettre dans son plat à tarte beurré, dans la mesure où j'ai étendu la mienne directement dans le plat.

La tarte en elle même:
J'ai mis un peu de confiture de fraise- rhubarbe de la Fraiseraie (à Pornic) dans le fond, puis j'ai disposé mes quartiers de pommes. Ensuite, j'ai récupéré mes deux blancs d'oeufs laissés de côté quand j'ai récupéré les jaunes, j'ai rajouté un oeuf entier, battu avec un peu de lait, du sucre et verser sur mes pommes pour faire un espèce de petit flan.
Une demi heure à 180 degrés, et roulez bolide.

lundi 26 septembre 2011

Pâtes végétariennes (une recette de cuisine, ça nous manquait)

A part tailler de la route à la recherche d'une maison, je fais aussi des trucs sympas chez ma mère, cette sainte femme, c'est à dire la plupart des repas.
J'aime bien la viande, mais parfois, j'ai envie de faire une pause. En plus, à force de bouffer des animaux qui eux mêmes ont besoin de tonnes de végétaux, on ratiboise la planète, et ça, c'est vilain. Non, je n'ai pas regardé Gully récemment.
Ma maman n'est pas très viande non plus.
Sauf quand je lui fais une super marinade, ou un poulet Chabrol (j'étais flattée).
Mais quand même, en souvenir de ses premières amours et de son mode de vie un peu en marge dans les années soixante dix, je me suis décidée à faire un plat à base de tofu.
Il y a quelques années, je refusais catégoriquement d'en manger, ma première tentative n'ayant pas été concluante, et pour cause: j'avais goûté ça cru, direct au sortir du paquet, et comme ma mère mangeait ça comme ça, je croyais que c'était la seule façon de faire.
Quelle âme ignorante et tourmentée j'ai pu être.
Mais trêve de galéjades, et passons à ma recette de pâtes au tofu à la crème.

Ingrédients (pour deux personnes):
- 100 grammes de spaghettis ail et quinoa
- 200 grammes de tofu ferme
- 2 échalotes ou un oignon
- 2 gousses d'ail
- Sel, poivre, herbes de provence
- Crème fraîche au goût.

Cuire les spaghettis dans un grand volume d'eau salée (ou avec un bouillon cube). Dans une poêle, faire chauffer un peu d'huile d'olive, y faire revenir l'ail écrasé, les échalotes ou l'oignon haché. Quand ils ont un peu confit, rajouter le tofu coupé en petits dés, faire revenir cinq minutes, saler, poivrer, rajouter les herbes de provence, puis la crème fraîche.
Egoutter les pâtes, et servir le tofu dans un plat à part (plus pratique que si on mélange tout, après on doit trier, c'est chianf).

samedi 24 septembre 2011

Jeno à la fête de l'Huma (promis, je parle aussi de bouffe)

J'ai une vie trépidante, surtout depuis l'arrivée d'un Ourson qui m'incite à sortir plus souvent de mon terrier. Il m'a par exemple appris qu'on pouvait aller dans des endroits où il y avait plein de gens, que c'était pas dangereux.
Stupéfaction.
Moi qui ne me sens à l'aise parmi la foule qu'en concert de rock parce que 1) le rock m'enlève tous mes tabous, mes inhibitions et les trucs moches qui me font mal, c'est comme ça j'y peux rien; 2) il fait noir, je suis bien cachée; 3) je peux hurler, qui m'entendra avec la sono d'AC/DC ou de KISS? mmmh? (je peux même pleurer sur mon sort, la misère dans le monde, la mort, la solitude, personne ne le verra).
Mais comme par hasard Balthazar, depuis Ourson j'ai moins besoin d'un endroit où je peux crier et pleurer en toute quiétude. Dingue, ça.
Parmi les copains d'Ourson, il y en a un qui a comme deuxième passion après le latin, la politique. Et de la politique vivable, pas comme mon cousin obsédé sexuel qui, le temps que je le voie grandir, était devenu un abruti de capitaliste de seconde zone (le monde va mal).
Et du coup, je me suis retrouvée à la Fête de l'Huma.
Bon, après, il y avait aussi Bernard Lavilliers et Joan Baez, vous pensez bien que j'y serais pas allée simplement pour les yeux d'Elsa.
Et ça se couple avec une autre caractéristique: je suis la spécialiste du faux pas vestimentaire. C'est presque systématique, je m'habille limite en clodo quand tout le monde s'est mis sur son 31, ou alors je ressors ma robe je-suis-classe-et-sexy-eh-ouais-c'est-possible-même-si-on-se-considère-comme-une-patate quand les autres sont en tenue glandouille-à-la-maison. Ou alors, je mets des talons quand il faudrait des ballerines parce qu'on va marcher, des collants résille avec mes chaussures en toile, un sac à dos avec mon manteau en laine d'agneau beige...
Je suis pleine de surprises.
Et pour la Fête de l'Huma, évidemment, je n'ai pas fait exception à la règle. Pourtant, ça partait d'un bon sentiment, comme je voulais être correcte pour Ourson mais qu'on allait quand même à un truc qui ressemble beaucoup à un festival de rock, j'ai ressorti ma robe noire taille empire, celle qui a le plus fort ratio confort/ sexyness. Celle qui met mes seins franchement à l'avant scène tout en me donnant la sensation d'être en pyjama.
Et pour agrémenter le tout, et protéger ma gorge des premiers frimas (le sang de la jeunesse bouillonne dans nos veines, mais faut pas déconner) mon étole bleue.
Oui.
BLEUE.
A LA FETE DE L'HUMA.
Alors que la couleur officielle du lieu, c'est le ROUGE, bordel. Et en plus, j'ai une étole rouge dans mon armoire. Quelle gourde, j'vous jure.
Si on rajoute à ça les ballerines bleues marine, et le sac cabas doré contenant mes lingettes pour bébé et mon parapluie, j'avais vraiment l'air d'une bourge.
Heureusement que j'avais détaché mes longs cheveux bouclés, c'était peut être le seul truc "révolutionnaire" chez moi ce soir là.
(Je suis désolée, mais un révolutionnaire qui ne laisse pas ses cheveux flotter dans le vent, c'est comme Lawrence d'Arabie qui s'accorde une grasse mat': ça ne colle pas avec le reste).

Deuxième grosse boulette de la soirée: ni Ourson ni moi n'étions au courant qu'à la Fête de l'Huma, il pleut toujours. J'avais mon parapluie, certes, mais sous une pluie battante en attendant Joan Baez et qui tombe EN BIAIS en plus, ça ne change pas grand chose, quand on a ni veste, ni imperméable. Je me suis drapée dans mon étole, mais en moins de deux elle était à tordre, et je me suis pelotonnée contre Ourson, mais lui aussi en moins de deux il était tout mouillé.
Gé- nial.
En plus Joan Baez est arrivée en retard.
Mais bon, elle a chanté The house of the rising sun, et c'est un peu notre chanson à Ourson et moi. (C'est pas la seule, d'accord... mais elle pouvait pas le savoir, qu'il manquait Let it grow et I can't help falling in love with you).
Et donc, même si on était trempés, grelottants, on était quand même hyper émus.

Mais avant le concert - et après un pseudo débat où tout le monde était d'accord et où la métaphore moisie filait bon train - on a mangé. Et à la fête de l'Huma, on trouve de la bouffe un peu partout. A tel point qu'on a eu méga du mal à choisir, qu'on a perdu du temps, que les huîtres grillées du stand du PC Bordeaux m'ont un peu écoeurée (sans déconner, ça puait), que les poubelles en face du stand de PC Vendée m'ont un peu dégoûtée (sans déconner, c'était pire), et qu'au final, il fallait qu'on trouve fissa parce que Joan Baez était censée ramener ses miches et sa guitare sur scène dans un petit quart d'heure (pauvres innocents que nous étions, on savait pas qu'on allait attendre une demi heure dans une ambiance Woodstock/ pluie tropicale/ gadoue/ chopage de crève).
Du coup, pour ne pas avoir à choisir entre toutes les spécialités régionales, on s'est rabattus sur un hot dog.
Et attention, pas n'importe lequel.
A la Fête de l'Huma, Ourson et moi, on a fait dans le hot dog militant.
Et ouais.
Celui du PC pour la défense des femmes.
Et après ça, on est allés se faire saucer en souriant comme des débiles, surtout quand on a entendu I love you just the way you are.
C'est vrai. Exactement comme tu es. C'est à dire tout mouillé.


Et le lendemain, ambiance de folie avec Fervex, thé aux agrumes, tisane fébrifuge, miel et papouilles crâniennes.
Je t'aime comme tu es, même quand tu as la crève.
Et maintenant je vous laisse, il faut que je réécoute du Elvis Presley.
Vite.

vendredi 16 septembre 2011

Le petit déjeuner des champions

J'ai déjà évoqué une des choses qui m'avaient le plus plu en Europe centrale. Au delà de la bouffe, c'est ce qu'on mange au petit déjeuner. Parce que j'ai pu y manger exactement ce que j'aimais au petit déjeuner, et c'était normal, tout le monde faisait pareil. Pas une réflexion, que dalle. Il a fallu parcourir des centaines de kilomètres pour que je ne me sente plus comme un alien.
Et c'est donc parfaitement décomplexée que je vais parler aujourd'hui de mes petits déjeuners.
Je suis née d'un père vendéen qui appliquait un rituel petit déjeunesque immuable: faire la gueule/ tartines beurre et confiture/ café/ faire la gueule, et d'une mère mi-bretonne mi-d'on ne sait pas trop où qui appliquait elle le rituel oeufs brouillés/ Messie de Haendel/ salade.

Inutile de dire que j'ai quand même pris un peu plus de ma mère. Cela ne me dérange pas de prendre du café et des tartines au petit déjeuner, mais je ne vois pas trop l'intérêt de faire la gueule. Même quand je suis toute seule, j'essaie de sourire. Je suis persuadée que comme ça mon chat a un meilleur poil.
Et pour en revenir au petit déjeuner classique à la franchouillarde, y a un moment où ça m'énerve. Et c'est là que je ressors mes recettes à moi perso que le monde entier m'envie (ou pas).
Pourquoi des caractères gras me direz vous, j'en sais rien, et en plus, je m'en fous

Tartines de brie au miel
On prend des tranches de pain de campagne, on beurre, on répartit des tranches de brie, on verse du miel, on passe au four, et c'est prêt quand ça a l'air bon. (Eh, oh, c'est le matin, et moi le matin, je peux rien faire de minutieux. D'abord, moi, j'y vois rien le matin, il me faut une heure pour que le brouillard se dissipe complètement).
Servi avec une grappe de raisin fraîche, c'est délicieux.

Tartines de chèvre frais et confiture d'abricot
Bon, ben là c'est pareil: pain, beurre, chèvre, confiture, four, service.
Servir avec du raisin ou des pommes.

Une anecdote en passant, j'ai lu dans Cosmo, ou dans Modes et Travaux de toute façon c'est la même lavasse qu'il valait mieux manger du fromage au petit déjeuner parce que, grâce aux enzymes matinales, il faisait moins grossir. Je crois.
En Israël ça fait un moment qu'on mange du fromage au petit déjeuner et ça dérange personne.

Oeufs cocottes
Je sais, ça peut aussi se servir au dîner, mais j'aime mieux les manger au petit déjeuner. D'abord parce que comme ça, on peut légitimement faire plein de tartines beurrées pour aller avec. Au dîner, j'ai davantage de scrupules.
Donc: on se munit de petits ramequins en faïence, porcelaine, ce que vous voulez (moi c'est des cadeaux prime de Blancheporte que j'ai eu avec mes culottes à fleurs). Normalement on beurre pour que ça n'accroche pas. Mais bon...
On casse un oeuf dans chaque ramequin, on agrémente de jambon blanc coupé en dés, ou de bacon, ou de saucisses, débrouillez vous, je répète que je ne suis pas du matin. On rajoute un peu de crème fraîche, ou de lait, sel, poivre, ciboulette (ou l'herbe aromatique de votre choix, mais croyez moi, la ciboulette c'est la vie) on recouvre de fromage râpé, et en piste, au four.
Pas trop longtemps.
Si on le cuit trop, ça fait juste un oeuf dur au jambon et ça ne permet pas de faire trempette avec sa mouillette de pain.



Sinon, il y a aussi la pizza froide.
Mais ça deviendrait indécent d'en parler. Ceux qui en ont déjà mangé au petit déjeuner savent de quoi je cause.

mercredi 7 septembre 2011

Opération chocolat

En faisant mon petit bilan- conserve bi- annuel, aussi connu sous le nom de "arrête de faire l'autruche et vérifie ce qu'il y a dans tes placards espèce de patate" (je n'ai pas un très grand respect pour moi même), j'ai fait cette découverte surprenante: j'avais une quantité effrayante de tablettes de chocolat à cuire entamées. Ainsi qu'un pot de nutella aux trois quarts pas vides.
Au top de sa forme, l'ancienne boulimique.
S'est posée alors la question cruciale: mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de tout ce chocolat.
Le manger me direz vous, mais c'était surtout du chocolat noir, j'aime pas vraiment, et que du à cuire, autant dire pas top raffiné.
Alors ni une ni deux, ma mémoire d'éléphant poule (un coup j'oublie, un coup je me souviens) m'a rappelé cette recette lue dans le Modes et Travaux de l'année dernière, de barres de céréales maison, le truc tout mignon, allongé, peint au nutella fondu et recouvert de pistaches concassées ou de poudre de noix de coco.

Bon, moi, j'ai fait plus barbare.
J'ai fait fondre une tablette et demi de chocolat noir dans trois ou quatre cuillères à soupe d'eau (un fond de bol, en fait. Ouais, comme vous connaissez pas mon bol, ça vous dit rien. Mais suffisamment pour que ça soit un peu liquide, une fois mélangé, quoi) que j'ai versé allègrement sur un demi paquet de céréales muesli que j'arrivais pas à finir (c'était aussi Opération placard). J'ai un peu touillé, j'ai pressé, ça a vaguement fait des boules, j'ai réfrigéré un peu, et puis j'ai empaqueté dans du cellophane, puis dans un sac congélation pour les isoler du reste du frigo.
Y a pas à dire, c'est moche.
Mais c'est pas mauvais, et ça peut servir de collation quand on bosse et qu'on a un creux.

Et il me restait encore plein de chocolat.
Quand soudain t-à coup, j'ai vu une recette de fondant au chocolat sur le côté de ma boîte de Maïzena.
A la base, c'était vraiment pas compliqué: 200 grammes de chocolat noir fondu, 200 grammes de beurre, 200 grammes de sucre, quatre oeufs, 100 grammes de Maïzena.

J'ai reconstitué les 200 grammes de chocolat avec un fond de tablette de chocolat noir à cuire, un bout de tablette de chocolat noir aux amandes, et un morceau de chocolat au lait à cuire. J'ai calculé à peu près 200 grammes de beurre avec deux plaquettes de beurre salé entamées (Opération fond de frigo). J'ai mis moins de sucre parce que j'en ai renversé et Ourson s'est foutu de ma gueule. J'ai mis plus de Maïzena parce que ça a versé tout seul. J'ai bien mis quatre oeufs parce que ça commençait à faire beaucoup d'à peu près tout ça.
Et j'ai essayé pour la première fois mes moules individuels en silicone avec un petit coeur dans le fond.
Puis, à la sortie du four, on a fait un test, Ourson et moi.

Et là...
Le choc.
L'hallu totale.
Le mode "c'est moi qui l'ait fait, ça?"

C'était HYPER bon, j'en aurais sorti tous mes jurons préférés à la file si j'avais pas eu la bouche pleine.
Sa mère la catin, j'avais jamais vu ça.
Et ça m'a largement consolée du rangement de placard, pour tout dire.


La prochaine fois, je vous parlerais de mes petits déjeuners.

dimanche 4 septembre 2011

C'est vraiment de la daube!

Y a des jours, comme ça, où on se dit que la cuisine, c'est chouette, mais par moment, ça bloque. Par exemple, hier, j'étais vachement enthousiaste à l'idée de faire une daube de boeuf le lendemain (il faut que ça marine toute une nuit). Je me visualisais en train de la faire, je me rappelais de celles que je faisais avec Maman quand j'étais petite, je sentais déjà les vapeurs de vin rouge parfumé à l'orange m'engourdir le cerveau, bref: j'avais la patate.
Sauf qu'il me restait à préparer le dîner.
Et là, nib de que dalle, zéro inspiration.
Un saumon en papillotte, rapide et que je réussis à merveille?
Beuarf, non, je l'ai fait cent mille fois.
Du poulet?
Beuarf, non, hier c'était poule au pot et avant hier poulet rôti aux bananes sauté, ras le chignon du poulet.
Un plat végétarien, comme des falafels?
Beuarf, la flemme...
Un gratin?
Beuarf, c'est long, c'est chiant, et j'ai encore oublié la crème fraîche.

Bref, tout me saoulait, j'avais beau ressasser dans ma tête toutes mes recettes et compulser mes livres de cuisine, ainsi que mes cahiers de recettes: rien ne me tentait.
Alors ça a fini comme ça:

"Oursoooooon, on peut aller dîner dehors?"

Et on s'est retrouvé dans une brasserie assez mignonne pas loin de chez moi, et pas la même que d'habitude, comme quoi on est pas aussi pantouflards qu'on se le dit tous les deux.
Et de temps en temps, ça fait plaisir de manger sans avoir à se préoccuper de quoi que ce soit.

Avant de sortir, j'ai quand même préparé la marinade au sujet de laquelle je transmets les ingrédients. Mais la daube de boeuf, c'est pas excessivement compliqué.

Ingrédients:
- 1, 2 kg de boeuf à braiser (paleron, macreuse, gîte): bon, ça, c'est pour six personnes, hein. Pour deux, 300 à 400 gr de viande suffisent.
- 80g de gros lardons (pour ça et pour tout le reste, j'ai laissé les proportions)
- 6 oignons nouveaux
- 1 carotte
- 1 oignon
- 1 bouquet garni (moi une cuillère à soupe de bouquet garni séché)
- 1 cs de farine
- le zeste d'une orange
- 50 cl de vin rouge (là par contre j'ai du en mettre 35 à 40 cl)
- 2 cs de cognac que j'ai zappées parce que ma bouteille de cognac est chez ma mère, cette sainte femme
- 4 cs d'huile d'olive
- Sel et poivre

La veille de se taper la cloche, on émince la carotte et l'oignon, qu'on verse dans un plat creux, avec le bouquet garni, le zeste (je sais pas s'il fallait le râper ou pas. Je l'ai mis en pelure, moi), le cognac, le vin, et du poivre. On ajoute la viande taillée en cubes, on couvre, et au frigo pour la nuit.
Le lendemain, on constate que la viande a pris une belle couleur violette. On fait constater à Ourson.
Puis on égoutte la viande, et on fait revenir les morceaux avec les lardons et un peu d'huile (sachant que les lardons rendent pas mal de gras, j'ai zappé l'huile). On saupoudre de farine et on mélange bien pendant une minute.
Comme j'étais pas très rassurée, j'ai retiré les zestes du mélange, et j'ai versé la marinade, légumes compris, sur ma viande. Ensuite il faut porter lentement à ébullition, couvrir, et cuire trois heures sur feu doux.
Puis, on nettoie les oignons nouveaux, on vire la tige et les racines, et on les fait suer 10 minutes dans un peu d'huile avant de les verser dans la cocotte, une heure avant la fin.

Je viens de tester la sauce, on est pas loin des trois heures de cuisson. Ben je crois que je ne me suis pas loupée, sur ce coup là!

mercredi 31 août 2011

Il moutarde de te voir. (post incohérent mais j'fais c'que j'veux)

Si toi aussi tu as un humour de merde, rejoins mon club de soutien au 06 ** ** ** **.
Notez que la vanne "il" "pot de moutarde" "de te voir", quand j'ai appris que Jean Yanne faisait la même à sa belle en partant le matin (à une de ses belles... L'a eu du succès, Monsieur Angora), je me suis sentie mieux.
Une anecdote en passant (Jacqueline Maillan, si tu nous regardes), à jeun, j'ai un humour déplorable, c'est entendu. Mais quiconque ne m'ayant jamais vue bourrée ne peut pas savoir l'insondable degré de connerie que je peux atteindre.
Et je rappelle que pour moi, le stade "bourrée" est atteint très vite.

"Oursooooon, tu trouves pas que c'est complètement con de dire d'un vin qu'il a de la cuisse? Non parce que s'il en avait, des cuisses, ben quand on renverse le verre, y coulerait pas! Y marcherait! T'es pas d'accord? Hihihihihiiiiii"
Regard médusé d'Ourson qui s'assure que non non, il n'a pas la berlue, j'ai même pas bu le quart de ma pinte de bière.

Bon, en gros, c'est toujours moi qui me prend le vent quand le serveur secoue son tablier, quoi. (Thomas Edward Lawrence, si tu nous regardes).

Et quand je suis bien fatiguée, ça peut avoir les mêmes effets, sauf que c'est un peu la loterie, soit je déprime à mort, soit je suis pétée de rire pour rien (avant de déprimer à mort). Mais là je vous parle du stade ultime de la fatigue, hein. Sinon je suis pas lunatique (Tante Morue, si tu me regardes).
Là par exemple, telle que vous me voyez, je suis dead, mais j'ai très envie de vous parler de mes voyages en train.
Le premier qui me parle de Grand corps malade, je le savate. Je garde encore un train mauvais souvenir de Barnabé grand looser devant l'éternel, en train de m'expliquer point par point la très haute philosophie de ces paroles.
Quand on a un peu l'habitude des trains, on en vient vite à se dire qu'il y a deux gros écueils à éviter: les enfants, et les vieux en groupe.
Les enfants sont neuf fois sur dix bruyants et chiants. Mais de zéro à trois- quatre ans, c'est un peu pas super évident d'éviter qu'ils fassent du bruit. Pour la tranche des quatre à quatorze ans, neuf fois sur dix, c'est les parents qui sont chiants. Le pire étant le parent qui veut absolument montrer qu'il est parfait et qu'il éduque ses gamins mieux que personne, en imposant des règles dont ses gniards n'ont absolument pas l'habitude.
Et en plus, EN PLUS, j'ai souvent du mal à comprendre les gamins.
Par exemple, une gamine peut chialer comme un veau parce qu'elle ne va plus voir sa mamie jusque là je suis à peu près. Cinq minutes plus tard, elle est suspendue au truc où on met les bagages en hurlant de rire avec son frère, pendant que sa mère, avec un sourire gênée, me dit "Ah, vous n'allez pas vous ennuyer avec nous!", avant de faire la gueule parce que je lui ai dit que c'était pas grave, que j'avais mon mp3 pour couvrir leurs beuglements.
Du coup, elle essaie de sympathiser avec un autre voisin qu'elle doit trouver plus sensible aux enfants parce qu'il a les yeux rivés sur les deux ouistitis depuis qu'ils ont entamé leur ascension bagagière par la face nord.

- Ce sont de vrais petits acrobates, hein?
- Si vos cons de gosses font tomber ma mallette, vous avez les moyens de me rembourser un ordinateur à mille euros?

La mère allait nous incendier tellement on était des salauds sans coeur qui ne comprenons rien aux enfants, quand la gamine a fini par glisser et par se vautrer. Elle ne s'est rien fait de grave, par contre elle a rapidement atteint les trois mille décibels.
Autre source d'incompréhension: comment un truc de moins de quinze kilos peut il produire un volume sonore que n'atteindrait pas la sono d'un bon groupe de rock?
Et pourquoi un enfant se met il à hurler façon Anarchy in the UK quand je me suis décidée à réécouter le Köln Concert? Pour la 3000° fois certes, mais quand on aime, on compte pas, comme disait ma grand mère. Qui ne m'aime pas beaucoup. Mais passons.

Entre la peste, le choléra, et Miley Cirus, je me demande ce que je pourrais raisonnablement choisir entre voyager avec des vieux, voyager avec des enfants, et voyager avec un comité d'entreprise.
Les vieux c'est sourd, c'est lent, ça ne sait pas se déplacer dans un train, ça ne sait pas qu'il faut sortir de la voiture, ça gueule des "allô je t'entend pas, quoi, hein, attends, il paraît qu'il faut que j'aille téléphoner ailleurs, oui, je suis avec des cons, allô, tu m'entends???", ça perd ses repères, et ça s'engueule.

Un vieux: Mais il est où le quai alors?
Sa vieille: Ben là.
Le vieux: Oui mais par rapport à la voiture, c'est dans quel sens?
Sa vieille: Comment ça dans quel sens?
Le vieux: Oh, tu m'énerves, tu fais semblant de ne rien comprendre. C'est vrai ça, elle fait toujours semblant de ne pas comprendre pour m'énerver. Ah qu'est-ce qu'elle est énervante.
Sa vieille: C'est plutôt toi qui dérailles, vieux débris. Qu'ça peut te foutre le sens du quai puisque de toute façon on part, crétin.
Le vieux: Oh, sois polie, hein. Dans quel sens il va le train d'abord?
Sa vieille: Ben dans le sens de Paris, on va à Paris. Ah mais qu'est-ce qui me saoule, le docteur i m'a pourtant bien dit de pas m'énerver mais il s'imagine pas le docteur que je me trimballe un ahuri qui veut connaître le sens du quai, il bouge pas le quai, et en attendant qui c'est qui prend c'est mon ulcère, tiens, si j'aurais su je serais été à Arcachon chez ma soeur.
Le vieux: T'as un ulcère, toi? Laisse moi rire. Hahaha. Toujours un truc pour faire son intéressante...

Je vous passe la suite de ce dialogue de haute voltige, je savais plus trop si je devais rire ou pleurer, finalement j'ai mis mon mp3 en marche ,  une autre fois c'était un couple de vieux qui s'engueulait à propos d'un truc oublié, la femme a menacé au moins quinze fois de descendre du train pour aller la lui chercher, sa merde (sic), puisqu'il y tenait tant, et qu'il allait voir ce qu'il allait voir. Sauf que la dernière fois, le train a démarré à ce moment précis, et qu'elle a failli se péter la gueule. Pour après incendier son mari qui aurait pu la prévenir que le train démarrait.
Une demi heure plus tard, ils me réveillaient de ma sieste en s'engueulant à propos d'un café.
Z'auraient mieux fait de m'en apporter un, j' dis ça, j' dis rien...

Le comité d'entreprise, c'est un autre style. Là, l'ambiance est DYNAMIQUE et SYMPA.
C'est convivial, chaleureux, on est tous potes, il est sept heures du matin et on est déjà tous habillés comme des pingouins avec des tailleurs moches et des escarpins à bouts pointus pour les dames, des costumes au rabais avec des cravates mal assorties, genre à motif provençal, et on affiche en permanence un sourire figé, parce qu'on est DYNAMIQUE et SYMPA.
On est tellement SYMPA qu'on fout le merdier dans tout le wagon en tournant en rond tous ensemble, parce qu'il faut absolument avoir serré la louche à tout le monde avant le démarrage du train, ou alors avant le premier café à la voiture bar. Après, on est moins SYMPA.
Jean Michel est appelé Jean- Mi, Jean- Daniel est appelé JD, le patron reçoit quarante propositions de café en une heure de temps, et à la moindre mèche un peu trop longue on dit - très fort pour que le patron entende - "tiens, tu me donneras l'adresse de ton coiffeur"
Rires gras.
Alors forcément, quand tu es un rat de bibliothèque, que Tacite et Ammien Marcellin c'est tes potes, que tu as mis un t-shirt du Velvet parce que celui d'AC/DC était sale... Ben dans cette ambiance dynamique et sympa, tu te sens un peu paumée.
Y en a même un qui m'a demandé si j'étais pas la nouvelle secrétaire de Jean- Robert.
J'ai dit non.
J'ai dit que j'étais la nouvelle secrétaire de Robert d'Arbrissel.
Ben il m'a quand même payé le café.


SYMPA, je vous dis.

vendredi 19 août 2011

Jeno s'exporte

Vous pensez bien que j'ai pas fini de parler du périple en Europe centrale, vous allez en bouffer un moment de la Pologne mes bons amis, parce que c'était trop bien et parce que j'ai qu'une envie, y retourner, et qu'en revoyant le spot publicitaire qui se terminait par ce slogan "combien vous faut il de Polonais pour venir en Pologne?", avec dedans plein d'endroits que j'avais vu de mes yeux à moi (la masse d'Hercuuuuuuule!!!), j'avais les yeux tout mouillés.
Y avait aussi des grimpeurs dans ce spot, ouiiiiiiiiiiin !!!
Je ne dirais jamais assez à quel point j'ai bien mangé là bas. Par exemple, on peut manger de la viande, des oeufs, des tomates ou du concombre au petit déjeuner, personne ne vous regarde de travers, parce que, ben oui, tout le monde fait comme vous. On peut boire du thé pendant les repas, ça ne chiffonne personne, et on n'entend jamais "on est pas au resto chinois, quand même".
Bon, par contre, on passe un peu pour une andouille quand on demande une carafe d'eau avec du citron pour accompagner ses pierogi, mais j'allais pas laisser mes aigreurs d'estomac me pourrir la life. Nanmaisho.
J'ai pas le réflexe picole, et même en France, je passe pour une courge à demander de l'eau quand il faudrait boire du vin. D'ailleurs je n'aime pas le vin. Dix sept ans passés dans les côtes du Rhône n'y ont rien fait.
Un jour, je vous raconterais comment un serveur d'un restau classe où j'avais emmené ma mère - cette sainte femme- pour son anniversaire, a failli faire une attaque quand j'ai demandé du coca light avec mon fois gras sur brioche aux raisins. Et encore, c'était ma belle époque rebelle trash, et j'avais pris soin d'enlever mon bracelet à clous avant d'y aller. Il sait pas à quoi il a échapper, en fait.
Mais je m'égare, et pas seulement Montparnasse (oui je sais cette vanne est éculée) (nan j'ai pas dit de gros mots), et revenons en, à la bouffe.
Car si on bouffe hyper bien en Europe centrale - le fait de mettre autant de pavot sur les pâtisseries est un signe incontestable que les Polonais sont des gens formidables - il y a quand même des trucs qu'on trouve en France et qu'on ne retrouve pas là bas.
Par exemple, la charlotte. Ce qu'ils appellent "charlotte", là bas, ce n'est pas le montage de biscuits à la cuillère qui ont fait trempette dans une liqueur en couches alternées avec de la crème, réservez au froid une nuit et démoulez. Que nenni. Il s'agit en fait d'une tourte aux pommes qui, par exemple celle servie dans un café à Sandomierz à côté de la grande place, celle qui est en travaux depuis la grosse inondation de l'hiver dernier, peut vous donner l'envie de brûler votre billet de retour et de rester définitivement.
Et sinon, les tartes, ils ne connaissent pas trop.
Notez bien que nous, on ne connaît pas ces espèces de pain en couronne avec du pavot ou du sésame qui se trouvent à tous les coins de rue dans la vieille ville de Cracovie, ou ces fromages fumés des montagnes (dans le souterrain entre la gare et le parc), et qu'on sait pas ce qu'on perd.
Mais, sur une suggestion d'Ourson qui garde toujours un souvenir ému de la première tarte amandine aux poires que nous avons faite ensemble, sa grand mère et sa tante ont demandé si je pouvais leur en faire une.
Et comme franchement, elles se sont grave décarcassées en cuisine pour Ourson et moi, je leur devais bien ça.
Sauf que. Mes solutions de feignasse, comme acheter un fond de pâte sablée toute prête n'était plus possible, puisque là bas au Connemara on en trouve pas.
Et je ne cesserais jamais de m'étonner, puisque j'ai réussi à faire une pâte sablée à la main, et surtout, de mémoire. J'ai réussi à peler une poire avec un couteau (donc sans mon économe fétiche) (dans le même temps, Ourson en a pelé et évidé quatre... clap clap), et on a réussi (surtout la tante d'Ourson en fait) à faire fonctionner un four à gaz qu'elle n'avait plus fait marcher depuis un moment, sur lequel il fallait constamment vérifier la température sinon ça grimpait trop, en faisant gaffe à ne pas l'éteindre, et qui n'était plus éclairé à l'intérieur. J'admire la patience de la tante d'Ourson face à cet engin.
Ensuite, il a fallu moudre les amandes effilées avec une râpe à fromage qui mouline...
- Oursoooon, tu peux le faire, je pétris là pâte, là *fait des yeux de Bambi*

Ce garçon est d'une patience extraordinaire.
Et du coup, entre les multiples choses que j'ai faites dans une contrée lointaines que si on me l'avait dit il y a deux ans j'aurais rigolé amèrement, j'ai AUSSI cuisiné.
Le truc de fou.


Vous ai je déjà dit que la Pologne était un endroit formidable?

mercredi 17 août 2011

Przejdziem Wisłę, przejdziem Wartę

Ourson n'est pas seulement originaire d'une contrée fort fort lointaine, il m'y amène aussi. Et franchement, j'ai adoré ça. Je pourrais faire une article plus développé, d'autant que j'ai promis à Ourson de faire un récit de voyage en détail, mais là, ça fait longtemps que je n'ai pas posté et je pare au plus pressé.
Il faudrait aussi trier et organiser les photos, mais il y en a 770... ça fait beaucoup.

Pour commencer, c'était mon premier voyage en amoureux - eh ouais - et je reprenais l'avion pour la première fois depuis vingt ans. Je n'ai pas eu peur, mais j'étais quand même contente qu'il y ait quelqu'un pour me tenir la main et me dire que tout était normal. En fait, ce qui m'angoissait surtout, c'était de me paumer à l'aéroport, de me planter dans les bagages, qu'on me refuse l'accès à l'avion, bref: d'être perdue toute seule comme une godiche, parce que je suis convaincue d'être une godiche d'ailleurs personne n'aime les godiches... et moi j'ai besoin qu'on m'aime.
Et c'est toujours bien d'avoir quelqu'un qui vous dit de regarder par la fenêtre de l'avion parce que le parcellaire n'est plus le même...
Je n'étais pas très au fait des préjugés les plus courants sur les polonais. A part qu'ils sont supposés avoir une forte tendance à la picole, tiens donc, ça va bien me dépayser de la Bretagne, ça... (en plus j'ai pas spécialement vu de polonais bourrés... Je suis déçue).
J'ai surtout des clichés de gens hyper accueillants et gentils (et je ne parle pas uniquement de la famille d'Ourson, pour qui, niveau accueil et gentillesse, étaient encore un cran au dessus. Si si, c'était possible), d'une bouffe hyper bonne et quantité telle que j'ai pas toujours pu finir mon assiette pour une ancienne boulimique, bravo.
Et surtout, c'est pas pour rien que j'ai pris presque 800 photos. Par moments, c'était tellement beau que j'aurais pris une photo par demi seconde pour être sûre de ne rien oublier. Par exemple, à Ojcòw, il a fallu trois heures et demie à Ourson pour me traîner jusqu'au château, parce que je m'arrêtais sans arrêt pour prendre encore une photo, et heureusement qu'à un moment donné je n'ai plus eu de batterie, sinon, on y serait encore.
J'ai crapahuté dans la forêt et par la même occasion j'ai redécouvert que j'aimais ça. Je me suis laissée trempée par la pluie et c'était génial. J'ai sympathisé avec la faune locale - dont des chats hyper mignons et un très gros chien même pas peur et j'ai réussi à dire "bonjour" à une voisine de la grand mère d'Ourson qui ne pouvait pas soupçonner que la veille encore, je confondais avec "merci beaucoup". Un vieux père castor dans un monastère cistercien n'a pas compris à un seul moment que je ne parlais pas polonais du tout (en même temps, j'ai rien fait pour lui faire comprendre - tant qu'il n'avait pas l'air de poser de question, j'ai hoché la tête et j'ai souri), une petite jeune à la billetterie du château de Wawel a préféré s'embêter à tout m'expliquer en français que de se servir d'Ourson comme interprète j'ai failli l'embrasser, et surtout, surtout, en matière de balades romantiques main dans la main avec Ourson, j'ai été servie. Entre la forêt sous la pluie, les immenses forêt de bouleaux, les bords de la Vistule, le parc de Cracovie, la vieille ville de Cracovie, le soleil couchant sur le château de Szydlow, les petites routes de campagne, il y avait largement de quoi satisfaire les énormes besoins de tendresse et de romantisme qui se cachent sous mes dehors de grosse brute.

Poulet Chabrol (ben quoi?)

A part la bouffe, j'ai une autre passion dans la vie: regarder la télé. Oui, j'ai toujours été très active et dynamique, l'un n'empêche pas l'autre. Autant regarder un programme débile me donne des envies de défoncer ma télé à coup de hache avant de balancer les morceaux par la fenêtre (heureusement que ma télé, on me l'a offerte, s'il y a bien un truc qui me retient, c'est celui là, un cadeau c'est sacré), autant un bon film me réjouit au plus au point.
Sauf que, rester assise à ne rien faire, je n'y arrive pas vraiment. Il faut quelque chose pour m'occuper. En général je tricote, mais cuisiner, repriser, coudre ou faire des fiches font tout aussi bien l'affaire. Mais là n'est pas la question.
J'ai une prédilection pour les classiques: tous les films qui ont plus de vingt ans, je voudrais les avoir tous vus. Je sais c'est débile comme critère de sélection, mais bon. Faire la liste de tous les films que j'aime serait trop long, et la liste de mes films préférés, je suis incapable de la faire. Mais par exemple, depuis toute petite j'adore les westerns de Sergio Leone, ET les films de Claude Chabrol.
Ce bon Chabrol disait lui même qu'il avait quelques mauvais films, mais quand on pense à sa Madame Bovary, à Que la bête meure, au Boucher, aux Fantômes du Chapelier... (Oui je sais c'est pas dans l'ordre chronologique), on ne peut pas vraiment lui en vouloir.
Alors forcément... Quand j'ai vu cette recette de poulet au vinaigre chez Jos, il fallait que je la fasse. Je l'ai un peu réadaptée, malgré tout.

Ingrédients:
- Deux cuisses de poulet (entières, pas simplement deux pilons)
- Deux gros oignons blancs (pas encore essayé avec des rouges)
- Deux gousses d'ail
- 1/2 tasse de vinaigre de cidre
- 3/4 tasse de bouillon de poulet
- 1 tomate pelée et coupée en dés
- 1 cuillère à soupe de miel
- 1 cuillère à soupe de ciboulette séchée.

Dans une poêle assez grande (moi, pour choisir la taille de ma poêle, c'est pas très compliqué, j'en ai qu'une. L'autre, c'est ma poêle à crêpes), on fait dorer le poulet de chaque côté dans un peu d'huile. On sale, poivre, et une fois que ça dore un peu, on réserve dans un plat allant au four avec des bords suffisamment hauts, genre plat à gratin.
Dans la même poêle, faire dorer les oignons émincés et gousses d'ail écrasées (si besoin, ajouter un peu d'huile). Une fois que c'est doré, déglacer avec le vinaigre, et verser sur le poulet.
Là, j'ai grillé une étape, mais c'était pour que le poulet soit plus tendre en fin de cuisson: on ajoute aussitôt le bouillon de poulet (plutôt que d'attendre 30 minutes de cuisson au four), le miel, la tomate et les herbes, et on couvre son plat d'une feuille de papier alu.
On garde 40 minutes ou plus si on préfère au four à 180°.
Comme ça rend beaucoup de sauce, on peut servir avec une purée de pommes de terre maison, ou du riz.

mercredi 27 juillet 2011

Soupe thaï

Voilà plus d'un an que je n'avais pas fait cette recette alors qu'elle est tétra bonne, légère, et pas compliquée. Pour Noël, ma maman, cette sainte femme, m'avait offert un bidule de fiches cuisine qui s'appelait "Un jour, une recette", et pour chaque jour de l'année il y avait une, justement, recette. Je l'ai donc parcouru de long en large,et je m'étais arrêtée, entre autres, sur cette recette de soupe thaï parce qu'elle avait l'air simple (tellement simple que j'ai relu deux ou trois fois pour être sûre de pas avoir loupé un truc), et parce qu'elle changeait pas mal des plats que j'avais l'habitude de faire.
Et depuis cette première expérience, je me dis souvent que je pourrais la refaire, mais j'y pense toujours trop tard, ce qui est bien con, parce que j'ai toujours pratiquement tout sous la main.

Mais hier soir, j'y ai pensé! (hallelujah)
Voici donc comment qu'on fait cette soupe.

Ingrédients (pour deux personnes)
- 3/4 de litre d'eau
- Une boîte de champignons de Paris entiers de 250 ml
- Une trentaine de crevettes décortiquées par personne
- Une grosse gousse d'ail
- Une cuillère à soupe de feuilles de coriandre hâchées
- Une demi cuillère à café de coriandre moulue
- Une cuillère à café de cumin en poudre

On porte à petits bouillons l'eau dans laquelle on rajoute l'ail haché, les feuilles de coriandre et les épices. Puis, on rajoute les champignons, et on laisse cuire cinq à dix minutes.
Si vos crevettes ont été décongelées avant d'être décortiquées par vos soins, mon conseil, c'est de ne les mettre dans les assiettes que au moment du service. Si vous les faites cuire, même un tout petit peu, dans le bouillon encore sur le feu, elles vont se raccornir.
C'est ce que j'avais fait la première fois, du coup, je ne me suis pas laissée avoir la deuxième, na!

lundi 25 juillet 2011

Agneau miel gingembre

Ou: le retour de Jeno the Butcher.
Après la moussaka évoquée précédemment avec cette putain d'épaule d'agneau crue à dépiauter, il me restait de la viande d'agneau.
Je précise que je ne voulais pas de cette épaule, je voulais un rôti de porc sans os, mais ces gnous à Intrafoire m'ont livré ce truc à la place de mon rôti de porc.

Alors bon, en avant Guingamp, j'ai improvisé une petite marinade pour passer mon reste de viande.

Ingrédients
- 300 gr de viande environ
- 1, 5 cs de miel liquide
- 1/2 cc de gingembre en poudre
- 1 cs d'huile d'olive.

Bien mélanger la viande en cube avec la marinade, et laisser au frigo 3- 4h, puis saisir à la poêle bien chaude, ou, comme moi, au four, 20 minutes à 200°. C'était vraiment bien cuit (limite trop, mais moi j'aime bien)

jeudi 21 juillet 2011

Moussaka de Maman

Je sais, des recettes de moussaka, il y en a à foison sur le net. Mais c'est pas une raison pour que je ne mette pas la mienne. En plus celle là, c'est celle de Maman qui la tient elle même de la mère d'un de ses copains born and raised à Athènes. Alors bon.
Je ne mets pas le nom de cette charmante dame grecque dans la mesure où je ne le connais pas c'est Maman qui m'a appris cette recette, donc, c'est la moussaka de Maman.

Ingrédients (adaptables, là je mets ce que j'ai utilisé pour la dernière, mais ça s'ajuste)
- Deux belles aubergines
- 300 grammes d'agneau (pour cette dernière moussaka, j'ai dépiauté une épaule d'agneau crue entière... Call me Jeno the butcher) coupés en petits dés
- Trois tomates
- Origan
- Sel
- Deux ou trois oeufs.

Et c'est maintenant que commence la grosse poilade et on comprendra aisément que Madame ma mère (cette sainte femme), après plus de vingt ans derrière les fourneaux, en ait un peu ras le chignon et se retranche dans le salon pendant que j'officie.
Car il faut commencer par laver et couper les aubergines en tranches. Il y a deux écoles: ceux qui épluchent les aubergines (moi) et ceux qui n'aiment pas trop quand c'est épluché (madame mère). Du coup, cette fois, j'ai opté pour un épluchage en rayures du plus bel effet puisque la génitrice évoquée plus haut a adoré "les aubergines en pyjama".
Une fois les tranches faites, on les étale sur une couche d'essuie tout et on les sale, puis re couche d'essuie tout et on laisse dégorger.
En attendant, on a de quoi s'occuper avec l'agneau, qu'il faut faire sauter à la poêle dans un peu de matière grasse (mais vraiment un tout petit peu... Surtout si vous avez laissé du gras sur la viande, l'agneau est une viande assez grasse donc y a vraiment pas besoin de beaucoup). Je ne sale pas ma viande, en revanche, je la fais griller avec de l'origan. Je trouve que ça donne un goût assez sympa.
Ensuite de quoi, on réserve l'agneau grillé.
Et on commence à faire revenir les tranches d'aubergine dans un peu d'huile, méfiez vous, ça boit, ces machins.
Réserver les tranches d'aubergine grillées.
Et maintenant, on passe à la partie montage: dans un plat à gratin dont on huile le fond, on dispose une couche de tranches d'aubergine, l'agneau grillé, une autre couche de tranches d'aubergine, des rondelles de tomates.
Puis on bat les deux ou trois oeufs évoqués précédemment, et on verse le tout dessus.
Je ne sais pas trop ce que je dois indiquer pour la cuisson, tout est déjà cuit ou presque, donc 20 minutes à 200 puis 180° ça doit suffire, sauf que cette moussaka est toujours meilleure réchauffée.
Mais si ça a l'air de cramer, on peut la recouvrir de papier alu.

Une anecdote en passant, je n'ai pas utilisé toute la viande de mon épaule crue dépiautée. J'ai aussi fait de l'agneau au gingembre et au miel, mais j'en parlerais plus tard.