mardi 27 septembre 2011

Tarte aux pommes

En Bretagne, cette année, les pommes ont donné, mais alors, quelque chose de bien. Au bord de certaines petites routes de campagne, on a qu'une envie, c'est de s'arrêter et de faire sa petite cueillette.
Au passage, c'est comme ça qu'on a découvert que le sac à main de ma vénérée maman pouvait contenir trois kilos de pommes. De là à conclure qu'il y a comme une hérédité dans le goût pour les sacs à main immenses qui renferment tout et n'importe quoi, il n'y a qu'un pas, que je franchis allègrement d'ailleurs, toutes les fois que je veux la convaincre de me donner son sac.
Néanmoins, fort désappointées nous fûmes lorsqu'il fallut songer un moment à ce que nous allions en faire, de ces trois kilos de pommes.
Enfin, moi, j'étais désappointée, mais Maman, elle, ne l'était pas vraiment.
"Je dis ça comme ça, mais ça fait très longtemps que j'ai pas mangé une bonne tarte aux pommes."

Bah voyons...

Moi: "Oui, mais on a pas de pâte prête à l'emploi.
Vénérée Mère: "Euh, tu peux pas en faire une? Tu sais très bien faire en plus!"

C'est vrai qu'après tout, j'en ai déjà bricolée une en Pologne, pourquoi pas en Bretagne. Un jour, je ferais un tour du monde de la pâte sablée. Aloha from Sucre En Poudre.
Et comme en Bretagne, j'ai un accès internet correct, j'en ai aussi profité pour chercher la recette de pâte sablée ultime, celle que je ferais mienne.
Premier site, quelqu'un avait donné sa recette et conclu par "par contre, il faut pouvoir étaler directement dans le plat, parce qu'elle se casse en milles morceaux, lol"
Déjà, j'ai du mal avec les "lol", et ensuite, le gars a sa pâte qui ne tient pas, mais c'est bon, roulez jeunesse, ça marche quand même.
Deuxième site, pas de "lol" intempestifs et incongrus, aussi, j'ai suivi la recette indiquée. Je ne sais pas encore si c'est la bonne, mais on s'en approche.

Pâte sablée maison: (c'est Ourson qui va être jouasse)

Ingrédients:
- 250 grammes de farine
- 125 grammes de beurre
- 70 grammes de sucre semoule
- 2 jaunes d'oeufs
- 5 cl de lait
- Une pincée de sel que je ne mets jamais, rapport au fait que j'utilise du beurre salée.

Blanchir les jaunes d'oeufs et le sucre en fouettant (pas au martinet, on est pas des brutes). Détendre avec le lait.
Découper le beurre en petits dés, et le mélanger à la farine en pétrissant et frottant un peu, pour obtenir un espèce de sable. 
Rajouter l'appareil avec les jaunes et le sucre, pétrir jusqu'à obtention d'une boule.
Sachant que je n'ai pas de plan de travail, je ne sais pas si on peut l'étendre au rouleau avant de la mettre dans son plat à tarte beurré, dans la mesure où j'ai étendu la mienne directement dans le plat.

La tarte en elle même:
J'ai mis un peu de confiture de fraise- rhubarbe de la Fraiseraie (à Pornic) dans le fond, puis j'ai disposé mes quartiers de pommes. Ensuite, j'ai récupéré mes deux blancs d'oeufs laissés de côté quand j'ai récupéré les jaunes, j'ai rajouté un oeuf entier, battu avec un peu de lait, du sucre et verser sur mes pommes pour faire un espèce de petit flan.
Une demi heure à 180 degrés, et roulez bolide.

lundi 26 septembre 2011

Pâtes végétariennes (une recette de cuisine, ça nous manquait)

A part tailler de la route à la recherche d'une maison, je fais aussi des trucs sympas chez ma mère, cette sainte femme, c'est à dire la plupart des repas.
J'aime bien la viande, mais parfois, j'ai envie de faire une pause. En plus, à force de bouffer des animaux qui eux mêmes ont besoin de tonnes de végétaux, on ratiboise la planète, et ça, c'est vilain. Non, je n'ai pas regardé Gully récemment.
Ma maman n'est pas très viande non plus.
Sauf quand je lui fais une super marinade, ou un poulet Chabrol (j'étais flattée).
Mais quand même, en souvenir de ses premières amours et de son mode de vie un peu en marge dans les années soixante dix, je me suis décidée à faire un plat à base de tofu.
Il y a quelques années, je refusais catégoriquement d'en manger, ma première tentative n'ayant pas été concluante, et pour cause: j'avais goûté ça cru, direct au sortir du paquet, et comme ma mère mangeait ça comme ça, je croyais que c'était la seule façon de faire.
Quelle âme ignorante et tourmentée j'ai pu être.
Mais trêve de galéjades, et passons à ma recette de pâtes au tofu à la crème.

Ingrédients (pour deux personnes):
- 100 grammes de spaghettis ail et quinoa
- 200 grammes de tofu ferme
- 2 échalotes ou un oignon
- 2 gousses d'ail
- Sel, poivre, herbes de provence
- Crème fraîche au goût.

Cuire les spaghettis dans un grand volume d'eau salée (ou avec un bouillon cube). Dans une poêle, faire chauffer un peu d'huile d'olive, y faire revenir l'ail écrasé, les échalotes ou l'oignon haché. Quand ils ont un peu confit, rajouter le tofu coupé en petits dés, faire revenir cinq minutes, saler, poivrer, rajouter les herbes de provence, puis la crème fraîche.
Egoutter les pâtes, et servir le tofu dans un plat à part (plus pratique que si on mélange tout, après on doit trier, c'est chianf).

samedi 24 septembre 2011

Jeno à la fête de l'Huma (promis, je parle aussi de bouffe)

J'ai une vie trépidante, surtout depuis l'arrivée d'un Ourson qui m'incite à sortir plus souvent de mon terrier. Il m'a par exemple appris qu'on pouvait aller dans des endroits où il y avait plein de gens, que c'était pas dangereux.
Stupéfaction.
Moi qui ne me sens à l'aise parmi la foule qu'en concert de rock parce que 1) le rock m'enlève tous mes tabous, mes inhibitions et les trucs moches qui me font mal, c'est comme ça j'y peux rien; 2) il fait noir, je suis bien cachée; 3) je peux hurler, qui m'entendra avec la sono d'AC/DC ou de KISS? mmmh? (je peux même pleurer sur mon sort, la misère dans le monde, la mort, la solitude, personne ne le verra).
Mais comme par hasard Balthazar, depuis Ourson j'ai moins besoin d'un endroit où je peux crier et pleurer en toute quiétude. Dingue, ça.
Parmi les copains d'Ourson, il y en a un qui a comme deuxième passion après le latin, la politique. Et de la politique vivable, pas comme mon cousin obsédé sexuel qui, le temps que je le voie grandir, était devenu un abruti de capitaliste de seconde zone (le monde va mal).
Et du coup, je me suis retrouvée à la Fête de l'Huma.
Bon, après, il y avait aussi Bernard Lavilliers et Joan Baez, vous pensez bien que j'y serais pas allée simplement pour les yeux d'Elsa.
Et ça se couple avec une autre caractéristique: je suis la spécialiste du faux pas vestimentaire. C'est presque systématique, je m'habille limite en clodo quand tout le monde s'est mis sur son 31, ou alors je ressors ma robe je-suis-classe-et-sexy-eh-ouais-c'est-possible-même-si-on-se-considère-comme-une-patate quand les autres sont en tenue glandouille-à-la-maison. Ou alors, je mets des talons quand il faudrait des ballerines parce qu'on va marcher, des collants résille avec mes chaussures en toile, un sac à dos avec mon manteau en laine d'agneau beige...
Je suis pleine de surprises.
Et pour la Fête de l'Huma, évidemment, je n'ai pas fait exception à la règle. Pourtant, ça partait d'un bon sentiment, comme je voulais être correcte pour Ourson mais qu'on allait quand même à un truc qui ressemble beaucoup à un festival de rock, j'ai ressorti ma robe noire taille empire, celle qui a le plus fort ratio confort/ sexyness. Celle qui met mes seins franchement à l'avant scène tout en me donnant la sensation d'être en pyjama.
Et pour agrémenter le tout, et protéger ma gorge des premiers frimas (le sang de la jeunesse bouillonne dans nos veines, mais faut pas déconner) mon étole bleue.
Oui.
BLEUE.
A LA FETE DE L'HUMA.
Alors que la couleur officielle du lieu, c'est le ROUGE, bordel. Et en plus, j'ai une étole rouge dans mon armoire. Quelle gourde, j'vous jure.
Si on rajoute à ça les ballerines bleues marine, et le sac cabas doré contenant mes lingettes pour bébé et mon parapluie, j'avais vraiment l'air d'une bourge.
Heureusement que j'avais détaché mes longs cheveux bouclés, c'était peut être le seul truc "révolutionnaire" chez moi ce soir là.
(Je suis désolée, mais un révolutionnaire qui ne laisse pas ses cheveux flotter dans le vent, c'est comme Lawrence d'Arabie qui s'accorde une grasse mat': ça ne colle pas avec le reste).

Deuxième grosse boulette de la soirée: ni Ourson ni moi n'étions au courant qu'à la Fête de l'Huma, il pleut toujours. J'avais mon parapluie, certes, mais sous une pluie battante en attendant Joan Baez et qui tombe EN BIAIS en plus, ça ne change pas grand chose, quand on a ni veste, ni imperméable. Je me suis drapée dans mon étole, mais en moins de deux elle était à tordre, et je me suis pelotonnée contre Ourson, mais lui aussi en moins de deux il était tout mouillé.
Gé- nial.
En plus Joan Baez est arrivée en retard.
Mais bon, elle a chanté The house of the rising sun, et c'est un peu notre chanson à Ourson et moi. (C'est pas la seule, d'accord... mais elle pouvait pas le savoir, qu'il manquait Let it grow et I can't help falling in love with you).
Et donc, même si on était trempés, grelottants, on était quand même hyper émus.

Mais avant le concert - et après un pseudo débat où tout le monde était d'accord et où la métaphore moisie filait bon train - on a mangé. Et à la fête de l'Huma, on trouve de la bouffe un peu partout. A tel point qu'on a eu méga du mal à choisir, qu'on a perdu du temps, que les huîtres grillées du stand du PC Bordeaux m'ont un peu écoeurée (sans déconner, ça puait), que les poubelles en face du stand de PC Vendée m'ont un peu dégoûtée (sans déconner, c'était pire), et qu'au final, il fallait qu'on trouve fissa parce que Joan Baez était censée ramener ses miches et sa guitare sur scène dans un petit quart d'heure (pauvres innocents que nous étions, on savait pas qu'on allait attendre une demi heure dans une ambiance Woodstock/ pluie tropicale/ gadoue/ chopage de crève).
Du coup, pour ne pas avoir à choisir entre toutes les spécialités régionales, on s'est rabattus sur un hot dog.
Et attention, pas n'importe lequel.
A la Fête de l'Huma, Ourson et moi, on a fait dans le hot dog militant.
Et ouais.
Celui du PC pour la défense des femmes.
Et après ça, on est allés se faire saucer en souriant comme des débiles, surtout quand on a entendu I love you just the way you are.
C'est vrai. Exactement comme tu es. C'est à dire tout mouillé.


Et le lendemain, ambiance de folie avec Fervex, thé aux agrumes, tisane fébrifuge, miel et papouilles crâniennes.
Je t'aime comme tu es, même quand tu as la crève.
Et maintenant je vous laisse, il faut que je réécoute du Elvis Presley.
Vite.

vendredi 16 septembre 2011

Le petit déjeuner des champions

J'ai déjà évoqué une des choses qui m'avaient le plus plu en Europe centrale. Au delà de la bouffe, c'est ce qu'on mange au petit déjeuner. Parce que j'ai pu y manger exactement ce que j'aimais au petit déjeuner, et c'était normal, tout le monde faisait pareil. Pas une réflexion, que dalle. Il a fallu parcourir des centaines de kilomètres pour que je ne me sente plus comme un alien.
Et c'est donc parfaitement décomplexée que je vais parler aujourd'hui de mes petits déjeuners.
Je suis née d'un père vendéen qui appliquait un rituel petit déjeunesque immuable: faire la gueule/ tartines beurre et confiture/ café/ faire la gueule, et d'une mère mi-bretonne mi-d'on ne sait pas trop où qui appliquait elle le rituel oeufs brouillés/ Messie de Haendel/ salade.

Inutile de dire que j'ai quand même pris un peu plus de ma mère. Cela ne me dérange pas de prendre du café et des tartines au petit déjeuner, mais je ne vois pas trop l'intérêt de faire la gueule. Même quand je suis toute seule, j'essaie de sourire. Je suis persuadée que comme ça mon chat a un meilleur poil.
Et pour en revenir au petit déjeuner classique à la franchouillarde, y a un moment où ça m'énerve. Et c'est là que je ressors mes recettes à moi perso que le monde entier m'envie (ou pas).
Pourquoi des caractères gras me direz vous, j'en sais rien, et en plus, je m'en fous

Tartines de brie au miel
On prend des tranches de pain de campagne, on beurre, on répartit des tranches de brie, on verse du miel, on passe au four, et c'est prêt quand ça a l'air bon. (Eh, oh, c'est le matin, et moi le matin, je peux rien faire de minutieux. D'abord, moi, j'y vois rien le matin, il me faut une heure pour que le brouillard se dissipe complètement).
Servi avec une grappe de raisin fraîche, c'est délicieux.

Tartines de chèvre frais et confiture d'abricot
Bon, ben là c'est pareil: pain, beurre, chèvre, confiture, four, service.
Servir avec du raisin ou des pommes.

Une anecdote en passant, j'ai lu dans Cosmo, ou dans Modes et Travaux de toute façon c'est la même lavasse qu'il valait mieux manger du fromage au petit déjeuner parce que, grâce aux enzymes matinales, il faisait moins grossir. Je crois.
En Israël ça fait un moment qu'on mange du fromage au petit déjeuner et ça dérange personne.

Oeufs cocottes
Je sais, ça peut aussi se servir au dîner, mais j'aime mieux les manger au petit déjeuner. D'abord parce que comme ça, on peut légitimement faire plein de tartines beurrées pour aller avec. Au dîner, j'ai davantage de scrupules.
Donc: on se munit de petits ramequins en faïence, porcelaine, ce que vous voulez (moi c'est des cadeaux prime de Blancheporte que j'ai eu avec mes culottes à fleurs). Normalement on beurre pour que ça n'accroche pas. Mais bon...
On casse un oeuf dans chaque ramequin, on agrémente de jambon blanc coupé en dés, ou de bacon, ou de saucisses, débrouillez vous, je répète que je ne suis pas du matin. On rajoute un peu de crème fraîche, ou de lait, sel, poivre, ciboulette (ou l'herbe aromatique de votre choix, mais croyez moi, la ciboulette c'est la vie) on recouvre de fromage râpé, et en piste, au four.
Pas trop longtemps.
Si on le cuit trop, ça fait juste un oeuf dur au jambon et ça ne permet pas de faire trempette avec sa mouillette de pain.



Sinon, il y a aussi la pizza froide.
Mais ça deviendrait indécent d'en parler. Ceux qui en ont déjà mangé au petit déjeuner savent de quoi je cause.

mercredi 7 septembre 2011

Opération chocolat

En faisant mon petit bilan- conserve bi- annuel, aussi connu sous le nom de "arrête de faire l'autruche et vérifie ce qu'il y a dans tes placards espèce de patate" (je n'ai pas un très grand respect pour moi même), j'ai fait cette découverte surprenante: j'avais une quantité effrayante de tablettes de chocolat à cuire entamées. Ainsi qu'un pot de nutella aux trois quarts pas vides.
Au top de sa forme, l'ancienne boulimique.
S'est posée alors la question cruciale: mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de tout ce chocolat.
Le manger me direz vous, mais c'était surtout du chocolat noir, j'aime pas vraiment, et que du à cuire, autant dire pas top raffiné.
Alors ni une ni deux, ma mémoire d'éléphant poule (un coup j'oublie, un coup je me souviens) m'a rappelé cette recette lue dans le Modes et Travaux de l'année dernière, de barres de céréales maison, le truc tout mignon, allongé, peint au nutella fondu et recouvert de pistaches concassées ou de poudre de noix de coco.

Bon, moi, j'ai fait plus barbare.
J'ai fait fondre une tablette et demi de chocolat noir dans trois ou quatre cuillères à soupe d'eau (un fond de bol, en fait. Ouais, comme vous connaissez pas mon bol, ça vous dit rien. Mais suffisamment pour que ça soit un peu liquide, une fois mélangé, quoi) que j'ai versé allègrement sur un demi paquet de céréales muesli que j'arrivais pas à finir (c'était aussi Opération placard). J'ai un peu touillé, j'ai pressé, ça a vaguement fait des boules, j'ai réfrigéré un peu, et puis j'ai empaqueté dans du cellophane, puis dans un sac congélation pour les isoler du reste du frigo.
Y a pas à dire, c'est moche.
Mais c'est pas mauvais, et ça peut servir de collation quand on bosse et qu'on a un creux.

Et il me restait encore plein de chocolat.
Quand soudain t-à coup, j'ai vu une recette de fondant au chocolat sur le côté de ma boîte de Maïzena.
A la base, c'était vraiment pas compliqué: 200 grammes de chocolat noir fondu, 200 grammes de beurre, 200 grammes de sucre, quatre oeufs, 100 grammes de Maïzena.

J'ai reconstitué les 200 grammes de chocolat avec un fond de tablette de chocolat noir à cuire, un bout de tablette de chocolat noir aux amandes, et un morceau de chocolat au lait à cuire. J'ai calculé à peu près 200 grammes de beurre avec deux plaquettes de beurre salé entamées (Opération fond de frigo). J'ai mis moins de sucre parce que j'en ai renversé et Ourson s'est foutu de ma gueule. J'ai mis plus de Maïzena parce que ça a versé tout seul. J'ai bien mis quatre oeufs parce que ça commençait à faire beaucoup d'à peu près tout ça.
Et j'ai essayé pour la première fois mes moules individuels en silicone avec un petit coeur dans le fond.
Puis, à la sortie du four, on a fait un test, Ourson et moi.

Et là...
Le choc.
L'hallu totale.
Le mode "c'est moi qui l'ait fait, ça?"

C'était HYPER bon, j'en aurais sorti tous mes jurons préférés à la file si j'avais pas eu la bouche pleine.
Sa mère la catin, j'avais jamais vu ça.
Et ça m'a largement consolée du rangement de placard, pour tout dire.


La prochaine fois, je vous parlerais de mes petits déjeuners.

dimanche 4 septembre 2011

C'est vraiment de la daube!

Y a des jours, comme ça, où on se dit que la cuisine, c'est chouette, mais par moment, ça bloque. Par exemple, hier, j'étais vachement enthousiaste à l'idée de faire une daube de boeuf le lendemain (il faut que ça marine toute une nuit). Je me visualisais en train de la faire, je me rappelais de celles que je faisais avec Maman quand j'étais petite, je sentais déjà les vapeurs de vin rouge parfumé à l'orange m'engourdir le cerveau, bref: j'avais la patate.
Sauf qu'il me restait à préparer le dîner.
Et là, nib de que dalle, zéro inspiration.
Un saumon en papillotte, rapide et que je réussis à merveille?
Beuarf, non, je l'ai fait cent mille fois.
Du poulet?
Beuarf, non, hier c'était poule au pot et avant hier poulet rôti aux bananes sauté, ras le chignon du poulet.
Un plat végétarien, comme des falafels?
Beuarf, la flemme...
Un gratin?
Beuarf, c'est long, c'est chiant, et j'ai encore oublié la crème fraîche.

Bref, tout me saoulait, j'avais beau ressasser dans ma tête toutes mes recettes et compulser mes livres de cuisine, ainsi que mes cahiers de recettes: rien ne me tentait.
Alors ça a fini comme ça:

"Oursoooooon, on peut aller dîner dehors?"

Et on s'est retrouvé dans une brasserie assez mignonne pas loin de chez moi, et pas la même que d'habitude, comme quoi on est pas aussi pantouflards qu'on se le dit tous les deux.
Et de temps en temps, ça fait plaisir de manger sans avoir à se préoccuper de quoi que ce soit.

Avant de sortir, j'ai quand même préparé la marinade au sujet de laquelle je transmets les ingrédients. Mais la daube de boeuf, c'est pas excessivement compliqué.

Ingrédients:
- 1, 2 kg de boeuf à braiser (paleron, macreuse, gîte): bon, ça, c'est pour six personnes, hein. Pour deux, 300 à 400 gr de viande suffisent.
- 80g de gros lardons (pour ça et pour tout le reste, j'ai laissé les proportions)
- 6 oignons nouveaux
- 1 carotte
- 1 oignon
- 1 bouquet garni (moi une cuillère à soupe de bouquet garni séché)
- 1 cs de farine
- le zeste d'une orange
- 50 cl de vin rouge (là par contre j'ai du en mettre 35 à 40 cl)
- 2 cs de cognac que j'ai zappées parce que ma bouteille de cognac est chez ma mère, cette sainte femme
- 4 cs d'huile d'olive
- Sel et poivre

La veille de se taper la cloche, on émince la carotte et l'oignon, qu'on verse dans un plat creux, avec le bouquet garni, le zeste (je sais pas s'il fallait le râper ou pas. Je l'ai mis en pelure, moi), le cognac, le vin, et du poivre. On ajoute la viande taillée en cubes, on couvre, et au frigo pour la nuit.
Le lendemain, on constate que la viande a pris une belle couleur violette. On fait constater à Ourson.
Puis on égoutte la viande, et on fait revenir les morceaux avec les lardons et un peu d'huile (sachant que les lardons rendent pas mal de gras, j'ai zappé l'huile). On saupoudre de farine et on mélange bien pendant une minute.
Comme j'étais pas très rassurée, j'ai retiré les zestes du mélange, et j'ai versé la marinade, légumes compris, sur ma viande. Ensuite il faut porter lentement à ébullition, couvrir, et cuire trois heures sur feu doux.
Puis, on nettoie les oignons nouveaux, on vire la tige et les racines, et on les fait suer 10 minutes dans un peu d'huile avant de les verser dans la cocotte, une heure avant la fin.

Je viens de tester la sauce, on est pas loin des trois heures de cuisson. Ben je crois que je ne me suis pas loupée, sur ce coup là!