lundi 17 octobre 2011

Les petites différences

Là:
Il m'arrive de faire le dîner du siècle en vingt minutes, et de dire "c'est vraiment tout simple", juste pour me la péter.

Pas là:
Je mange une soupe de nouilles instantanées parce que j'ai soudain la flemme de faire un repas correct.

Là:
Oh, t'as vu, y a un Nestor Burma! On peut regarder, dis? En général, il dit oui. Et il me laisse sa place pour que je voie mieux la télé.

Pas là:
Je regarde Nestor Burma, mais c'est nul quand il y a personne à qui raconter que sur la couverture des bouquins que j'avais quand j'étais petite, il y avait des madames en petite tenue.

Là:
Y a des fois où c'est vraiment nul d'être une fille, et où j'ai super mal au ventre. Mais je peux demander des papouilles et au bout d'un moment ça passe. Et ça me fait me sentir toute bien à l'intérieur quand on m'appelle ma pauvre petite marmotte.

Pas là:
Je suis sur mon canapé avec une bouteille d'eau chaude sur le ventre, ça soulage, mais ça ne vaut pas l'autre option.

Là:
La nuit, des fois, j'ai trop froid sa mère la catin, ou alors je fais un cauchemar. Et jbam, je vais me pelotonner discrètement et avec la grâce d'une otarie dans le dos d'Ourson. Sauf qu'il est capable de se retourner dans son sommeil et de me prendre dans ses bras *gloussement de bécasse*.

Pas là:
La nuit, des fois, j'ai trop froid sa génitrice la prostipute, ou alors je fais un cauchemar. Alors je suis roulée en boule dans mes deux couettes, et j'attends que ça passe.

Là:
C'est dingue ce que je bosse quand j'ai envie de donner l'image d'une fille travailleuse.

Pas là:
C'est fou ce que je m'emmerde quand y a personne pour me parler de Guillaume de Tigrouville ou de Pierre Bourdieu.

Là:
En musique, je ne mets que des musiques bien (et ça va de Dvorak à Acid Bath en passant par Eric Clapton et Elviiiiiiiiis, et aussi Marilyn Mansooooooon un peu j'ai un lourd passé de gotho pouffe) et qu'on aime tous les deux.

Pas là:
Je brâme des chansons de Mylène Farmer dont je connais désespéremment certaines paroles par coeur et je hulule plein de conneries des années 80 dont je connais désespéremment toutes les paroles par coeur.
Me manque un peu, quand même.

samedi 15 octobre 2011

Blanquette de veau improvisée

La vie est pleine de surprises (surtout la mienne) (ou pas).
Je me dis que j'ai déjà fait pas mal d'efforts, que j'ai arrêté mes crises de boulimie (quand on pense qu'à une époque je pouvais m'envoyer un poulet rôti ENTIER), que normalement, j'ai définitivement lâché la taille 50 (voire 48, mais j'ose pas aller essayer un 46, j'ai trop peur) (vais encore me faire engueuler, je crois), et que je commence à manger végétarien, donc: je peux faire un break avec la cuisine de plouc et arrêter les plats hyper bons mais un peu lourds.

Pour vous dire la psychopathe que je suis en train de devenir, je veux m'inscrire au panier bio (et Pierre Bourdieu et son ironie n'y changeront rien) (dont acte), et je me dis que plutôt que de me goinfrer de biscuits industriels pleins de saloperies, je peux aussi bien les faire moi même.
D'ailleurs, il va falloir que je renouvelle, parce que tourner avec deux recettes, ça fait un peu juste, et si je trouve pas une solution rapidement, je vais recommencer à me ruer sur les Guet Apens.

Mais bon, globalement, je suis plutôt sur la bonne voie du retour à ma silhouette de naïade, cherchant ainsi à me prouver que même si on se bousille pendant quatre ans, tout espoir n'est pas perdu (go fight Jeno), et mon endocrino va être fière de moi. Quand mes règles sont revenues, j'étais presque contente de me tordre de douleur. Alors que normalement, avant, ça ne me faisait pas ça. Mais c'est dur d'imaginer ce que ça traverse, une dépressive boulimique.

Et en plus, je fais du sport, en écoutant La tribu de Dana parce que ça me donne une super patate, même si j'ai un peu honte après. J'écoute aussi US boy mais au bout d'un moment, ça me donne trop envie d'écrire une parodie qui s'appelerait Polish boy, et ça me déconcentre, je manque de tomber de mon vélo d'appartement. Et puis vas y pour trouver une rime qui aille avec Mickiewicz, hein. En vrai, je ne l'écrirais que quand j'arriverais à retenir le nom des couronnes en forme de pain au pavot, et trouvé une jolie métaphore de c*l classe à faire avec.

A ceci près que quand j'ai pas le temps de chougner devant le site d'Intrafoire parce que c'est long, je sais pas ce que je veux, c'est dur de prévoir des repas pour une semaine (une fois, j'ai oublié les repas principaux. Mais on était blindées en yaourts), et même si je commande vingt bouteilles de jus de cranberry, ils en ont jamais. Sauf la fois où j'en ai vraiment commandé vingt, et qu'ils en avaient. Les salauds. Quand j'ai pas le temps, donc, c'est Vénérée Mère qui fait les courses - cette sainte femme.
Et là, par exemple, je l'ai vue revenir avec un morceau de veau et un air innocent, et cette phrase encore plus innocente:
"Moi, ça fait hyper longtemps que j'ai pas mangé de blanquette".

Ah ben ça, ça tombe bien alors, parce qu'autant elle en a pas mangé depuis longtemps, autant moi, j'en ai pas fait depuis euh... jamais.
Mais je sais à peu près quelle gueule ça a, une blanquette. Et j'ai improvisé, j'ai même pas consulté de recettes sur le net.
J'en suis fière.

Ingrédients:
- Morceaux de veau pour la blanquette
- Bouillon de volaille (moi, de l'eau et un cube. Mais un cube BIO) pour mouiller à hauteur
- Un bel oignon
- Trois carottes
- Cumin et coriandre (touche personnelle. L'Europe centrale, c'est beau)
- Une cuillère à soupe de beurre salé
- Une cuillère à soupe de farine.

Faire fondre le beurre dans une cocotte, et y faire sauter les morceaux de veau à blanquette. Quand ils ont un peu doré, saupoudrer de farine et faire encore revenir quelques minutes.
(Je sais pas si c'est ça qu'il faut faire pour la vraie, j'ai tout copié sur ma recette de daube).
Eplucher et émincer l'oignon, faire pareil avec les carottes. Ajouter à la viande et brasser un peu.
Mouiller à hauteur avec le bouillon, et laisser mijoter longtemps. Moi, facilement une heure et demie.
Avant de servir, rajouter de la crème fraîche et mélanger à la sauce.

jeudi 13 octobre 2011

Un dîner tout simple aux petits oignons (et au brie)

J'ai décidé d'augmenter le nombre de posts sur ce blog pour me forcer à me renouveler un peu et à cuisiner des trucs différents. J'ai aussi décidé d'aller au delà de mes idées toutes faites sur la bouffe. Par exemple, c'est pas un drame de cuisiner au vin, c'est même très bon, un jambon à la chablisienne sans châblis ou une daube sans vin rouge, ça serait vraiment tristouille.

C'est pour ça, que j'ai pris la grande décision de préparer ma première tête de veau sauce gribiche avant la fin de l'année.
Ou pas.


En revanche, c'est vrai que j'aime bien allier efficacité et rapidité. D'abord parce que j'aime bien cuisiner, ça me détend, mais j'ai pas toute la journée. Ensuite parce que (je l'ignorais il y a quelque temps) faire des câlins, ça détend bien mieux. (Un jour, je vous raconterais la grande différence d'attitude que j'ai en cuisine quand Ourson est là et quand je suis toute seule).

Et comme je n'ai rien d'aussi délirant à raconter que Jimi Hendrix et ses carottes, je vais passer tout de suite à mon petit plat (et je viens de percuter qu'il est aussi végétarien, faut que j'arrête Gully, moi).

Ingrédients:
- Une boule de pâte à pizza Mon pâton Francine (j'y peux rien, j'adore le mot "pâton"). Apprenez que les pâtons ont un saint, Saint Patton, qui est mort en 788 mais qui est né en Angleterre avant, qui est allé en Saxe (vu l'époque, bonjour le maboule), abbé d'un monastère et élu évêque de Werden. Et comme ça a chauffé pour ses miches, on a donné son nom aux pâtes à pain prêtes à cuire.
Etonnant, non?
- Un bel oignon
- Un peu de crème fraîche, histoire de
- Un brie
- Si ça vous amuse, quelques raisins secs.

Etaler la pâte en rectangle bien épais (il faut de l'épaisseur, un peu comme un mix entre un pain et une pizza), et entailler en diagonale (sans couper tout à fait la pâte, on est pas des bêtes).
Eplucher et émincer l'oignon, le faire revenir dans un peu d'huile d'olive histoire de le faire confire un peu. Attendre que ça refroidisse un peu et étendre sur la pâte à pizza, puis parsemer les oignons de croisillons de crème fraîche. C'est pas obligé, mais ça rajoute du fondant.
Détailler des lamelles pas trop fines de brie et disposer sur les oignons.
Parsemer de quelques raisins secs.

20 minutes au four à 180° (je crois)

dimanche 9 octobre 2011

Sauté de boeuf plus ou moins asiatique (j'ai fait ce que j'ai pu)

Si, comme moi, vous êtes préoccupés par votre transit (mais vous êtes pas obligés de vous taper la honte face au garçon dont vous êtes amoureuse avec une tisane pour le transit, ça, c'est que moi, ça), vous avez forcément une affection particulière pour tout ce qui contient des fibres.
Car les fibres, les enfants, c'est le bien.
A l'instar du hard rock, les fibres, mangez en. 

Je sais... La plupart des chanteurs de rock et de hard rock (et on commence dans les années 50, avec Elvis Presley et sa boulimie) (Elviiiiiiiiiiiiiiiiiiis!!!) n'ont pas été des modèles d'équilibre alimentaire et de soin porté à leur santé. Ils se divisent en fait peu ou prou en deux grandes catégories:
- ceux qui n'ont vraiment pas fait gaffe et pour qui la seule forme de fibre était contenue dans le houblon de leur bière et qui sont décédés à un âge indécent si on considère que Christophe Maé est toujours vivant
- ceux qui n'ont vraiment pas fait gaffe DANS LEUR JEUNESSE mais qui ont arrêté les frais à temps, et qui maintenant, ont même un préparateur physique pour leurs concerts. C'est vous dire si eux, les fibres, ils connaissent. Enfin, je vais pas râler, dans le lot, y en a que je suis assez contente de savoir toujours en vie.

Et là, me vient cette question existentielle: Jimi Hendrix aurait il été le même génie, s'il avait bu du jus de carottes?
(Viens à mon colloque "L'histoire ombellifèrique du rock 'n roll", si toi aussi, cette question te taraude).

SAUF QUE.
Parfois, on va chercher ses fibres dans du chou (quand on aime bien. Sinon, vous allez les chercher où vous voulez, hein. Bon, moi par exemple, j'aime aussi l'odeur quand ça cuit. ça vous la coupe, ça, hein). Mais le chou implique quelques désagréments, entre autre, ballonnements, flatulences, et j'en passe des moins glamour. Sympa quand on est seule, mais pour un dîner romantique, on s'abstiendra.
Et c'est là qu'intervient:
LE CHOU CHINOIS (ça méritait bien des majuscules).

Car imaginez vous que ce brave brassicacé ne donne pas de ballonnements, et se digère très bien. Il apporte aussi plein de vitamines, pour peu qu'on le cuise vite (id est, nul besoin de blanchir les feuilles avant de faire quoi que ce soit.
Aussi, quand j'en ai vu un à un prix abordable chez Monop (fournisseur officiel de ma boulimie depuis 2004), j'ai pris, et j'ai tout de suite eu l'idée d'un sauté de boeuf, dont voici la recette (honnêtement, passer du hard rock aux carottes pour finir sur un plat à base de chou, tu m'étonnes que je sache pas agencer mes idées quand je dois raconter un truc à la fac).

Ingrédients (pour deux personnes) :
- 300 grammes de viande de boeuf hâchée
- Un demi chou chinois (ça réduit pas mal à la cuisson)
- Deux cuillères à soupe d'huile
- Trois ou quatre cuillères à soupe de sauce soja et autant de sauce hoisin
- Deux cuillères à café de gingembre en poudre
- Une cuillère à café de cumin et autant de coriandre
- Deux cuillères à soupe de miel.

Vous l'aurez compris, c'est l'assaisonnement qui fait tout.

Dans une poêle, faire revenir la viande hâchée dans un peu d'huile. Quand elle commence à n'être presque plus rosée, rajouter les sauces soja et hoisin, le gingembre, cumin, coriandre, miel, et bien mélanger.
Quand la viande a bien revenu et que la sauce confit un peu, retirer la viande de la poêle et réserver. Dans la même poêle (moins de vaisselle, moins de gras, Jeno contente), faire revenir le chou coupé grossièrement. Rester près du feu et remuer régulièrement, ça va très vite. Normalement, dix minutes, c'est un maximum.

J'ai servi avec des nouilles chinoises (complètement ratées parce que je suis une sous douée, mais le reste compensait largement)

lundi 3 octobre 2011

Poulet sauce aux prunes, sur fond de crise de foi.

Nan, nan, j'ai pas mal orthographié.
Imaginez vous que ces derniers jours, sans avoir moins envie de cuisiner (t'façon j'étais obligée, les barquettes au micro ondes ça me donne des aigreurs d'estomac, ou un teint jaune, ou les deux), j'avais l'impresion de vraiment pas me renouveler.
A mon avis, ça doit tenir au fait que chez ma mère, j'ai fait un énième poulet Chabrol, la cinquantième marinade de porc et la trois millième tarte. A la longue, ça fatigue.
En plus, j'ai loupé la béchamel de mes salsifis au gratin, la loose suprême. Béchamel sauvée par ma mère d'un coup de mixer, mais quand même.
Et bam, pile je rentre, au Monop, ils avaient une super promo sur le boeuf. Bonsangmaisc'estbiensûrai-je, c'est l'occasion rêvée de faire une daube de boeuf!!!

Je sais que ce n'était que la deuxième. Et qu'elle était particulièrement réussie. Mais j'avais la désagréable sensation de faire invariablement les mêmes recettes.
Pourtant, j'ai des livres de recettes à foison, des cahiers de brouillon dans lesquels sont compilées d'autres recettes, avec mes annotations, tout bien.
Mais bon, j'avais beau parcourir, rien ne me faisait vraiment frétiller, d'ailleurs je me suis demandé au passage pourquoi j'avais une recette de poires au flan, parce que je vois pas pourquoi j'en ferais une. Les poires sont pas vraiment mon fruit préféré, sauf en tarte, crues on se demande toujours si elle va être bonne ou farineuse, ou rendre tellement de jus qu'on se demande comment elle tenait debout avant. Et les flans ça me fait pas bondir d'excitation non plus.
Bref, il fallait faire quelque chose.
Je précise quand même que j'étais pas au bord de la dépression non plus, hein. Sinon, j'en aurais parlé à Ourson.
Et là, je vois chez La Cocotte, une recette alliant des prunes et du gingembre.
Ni une ni deux, d'autant que j'avais des prunes dures comme du bois achetées en promo chez Monop (vu la tronche de leurs prunes, j'ai envie de dire que Monop est fournisseur officiel des championnaux du monde de bilboquet), et que du gingembre, j'en ai toujours chez moi.
Parce que ça sert à plein de trucs, pour les maux de ventre et pour les coups de froid. Et que, du coup, ça parle à mon côté néo hippie soignons nous naturellement mes frères, je ne suis qu'amour et bonheur.
Bon, en vrai, j'ai pas du tout fait la recette de la Cocotte, mais j'avais de nouveau la sensation de faire un plat chouette, et de le faire pour la première fois.
Notons au passage que quand je trouve une recette bonne, j'ai un peu honte de ne la faire qu'une fois et de passer à autre chose. Ouais, je sais, je suis une psychopathe...


Mais je vais pas vous embêter avec ça d'autant qu'on m'a retiré mon permis de port d'arme et que les drogueries où qu'on vend des insecticides me sont interdites.
Revenez, je déconne.
C'est vrai que je suis une psychopathe, mais je m'en suis jamais prise qu'à moi même, alors...

Ceci pour dire que j'avais aussi une poule coupée en quatre en promo chez Monoprix (penser à retirer mes bons de réduction, avec tout le blé que je leur laisse ). Et ça, ça se mijote. Donc je l'ai laissée un temps vachement long dans une casserole et un bouillon cube (bizarrement, c'est allé plus vite à partir du moment où j'ai allumé la plaque sous la casserole).
Je passe aussi allègrement sur les détails de la cuisson du riz, tout le monde s'en fout. Sauf le riz. Encore que. J'ai rarement des conversations avec des céréales, donc je peux pas savoir. Mais la prochaine fois que je serais bourrée, j'essaierais avec l'orge de ma bière, tiens.
Trêve de digression, (c'est pénible d'être tout le temps interrompue par moi même) (la semaine prochaine, suivez mon colloque, "La schizophrénie, ce fléau"), et passons à ma sauce aux prunes.

Ingrédients:
- Deux prunes ambiance bilboquet ou correctement mûres.
- 3 ou 4 cuillères à soupe de sauce soja (voire plus si affinités)
- Gingembre (deux bonnes cuillérées à café pour moi mais ça arrachait un peu)
- Miel (une bonne cuillère à soupe)
- Réflexion faite, quand j'en referais, je rajouterai aussi des graines de sésame.

Couper les prunes en petits dés, les faire revenir à la poële dans un fond d'huile. Rajouter du soja pour déglacer, laisser confire un peu, rajouter le miel et le gingembre. Quand vraiment les prunes ne sont pas mûres au départ, faites comme moi et écrasez à l'écrase patate (mon meilleur ami depuis que je l'ai acheté. Et comparativement, il a plus de conversation que Barnabé.)
Et puis on laisse revenir encore un peu, mais pas longtemps, juste pour laisser confire mais avant de devoir annoncer le drame du jour, id est, "bah en fait le dîner c'est du poulet et du riz tous secs".
C'est pas pire que "comme tu m'as planté avant le cours de cuisine où on devait aller tous les deux, j'ai fait un poulet au riz avec un végétarien. Et tu sais ce que c'est qu'un poulet au riz végétarien? Du riz!!!"

(Si tu sais à quoi je fais référence, viens à mon colloque "Etre une patate de canapé au XXI° siècle, ce combat").

Et sinon ma sauce aux prunes, elle déchire grave.