vendredi 19 août 2011

Jeno s'exporte

Vous pensez bien que j'ai pas fini de parler du périple en Europe centrale, vous allez en bouffer un moment de la Pologne mes bons amis, parce que c'était trop bien et parce que j'ai qu'une envie, y retourner, et qu'en revoyant le spot publicitaire qui se terminait par ce slogan "combien vous faut il de Polonais pour venir en Pologne?", avec dedans plein d'endroits que j'avais vu de mes yeux à moi (la masse d'Hercuuuuuuule!!!), j'avais les yeux tout mouillés.
Y avait aussi des grimpeurs dans ce spot, ouiiiiiiiiiiin !!!
Je ne dirais jamais assez à quel point j'ai bien mangé là bas. Par exemple, on peut manger de la viande, des oeufs, des tomates ou du concombre au petit déjeuner, personne ne vous regarde de travers, parce que, ben oui, tout le monde fait comme vous. On peut boire du thé pendant les repas, ça ne chiffonne personne, et on n'entend jamais "on est pas au resto chinois, quand même".
Bon, par contre, on passe un peu pour une andouille quand on demande une carafe d'eau avec du citron pour accompagner ses pierogi, mais j'allais pas laisser mes aigreurs d'estomac me pourrir la life. Nanmaisho.
J'ai pas le réflexe picole, et même en France, je passe pour une courge à demander de l'eau quand il faudrait boire du vin. D'ailleurs je n'aime pas le vin. Dix sept ans passés dans les côtes du Rhône n'y ont rien fait.
Un jour, je vous raconterais comment un serveur d'un restau classe où j'avais emmené ma mère - cette sainte femme- pour son anniversaire, a failli faire une attaque quand j'ai demandé du coca light avec mon fois gras sur brioche aux raisins. Et encore, c'était ma belle époque rebelle trash, et j'avais pris soin d'enlever mon bracelet à clous avant d'y aller. Il sait pas à quoi il a échapper, en fait.
Mais je m'égare, et pas seulement Montparnasse (oui je sais cette vanne est éculée) (nan j'ai pas dit de gros mots), et revenons en, à la bouffe.
Car si on bouffe hyper bien en Europe centrale - le fait de mettre autant de pavot sur les pâtisseries est un signe incontestable que les Polonais sont des gens formidables - il y a quand même des trucs qu'on trouve en France et qu'on ne retrouve pas là bas.
Par exemple, la charlotte. Ce qu'ils appellent "charlotte", là bas, ce n'est pas le montage de biscuits à la cuillère qui ont fait trempette dans une liqueur en couches alternées avec de la crème, réservez au froid une nuit et démoulez. Que nenni. Il s'agit en fait d'une tourte aux pommes qui, par exemple celle servie dans un café à Sandomierz à côté de la grande place, celle qui est en travaux depuis la grosse inondation de l'hiver dernier, peut vous donner l'envie de brûler votre billet de retour et de rester définitivement.
Et sinon, les tartes, ils ne connaissent pas trop.
Notez bien que nous, on ne connaît pas ces espèces de pain en couronne avec du pavot ou du sésame qui se trouvent à tous les coins de rue dans la vieille ville de Cracovie, ou ces fromages fumés des montagnes (dans le souterrain entre la gare et le parc), et qu'on sait pas ce qu'on perd.
Mais, sur une suggestion d'Ourson qui garde toujours un souvenir ému de la première tarte amandine aux poires que nous avons faite ensemble, sa grand mère et sa tante ont demandé si je pouvais leur en faire une.
Et comme franchement, elles se sont grave décarcassées en cuisine pour Ourson et moi, je leur devais bien ça.
Sauf que. Mes solutions de feignasse, comme acheter un fond de pâte sablée toute prête n'était plus possible, puisque là bas au Connemara on en trouve pas.
Et je ne cesserais jamais de m'étonner, puisque j'ai réussi à faire une pâte sablée à la main, et surtout, de mémoire. J'ai réussi à peler une poire avec un couteau (donc sans mon économe fétiche) (dans le même temps, Ourson en a pelé et évidé quatre... clap clap), et on a réussi (surtout la tante d'Ourson en fait) à faire fonctionner un four à gaz qu'elle n'avait plus fait marcher depuis un moment, sur lequel il fallait constamment vérifier la température sinon ça grimpait trop, en faisant gaffe à ne pas l'éteindre, et qui n'était plus éclairé à l'intérieur. J'admire la patience de la tante d'Ourson face à cet engin.
Ensuite, il a fallu moudre les amandes effilées avec une râpe à fromage qui mouline...
- Oursoooon, tu peux le faire, je pétris là pâte, là *fait des yeux de Bambi*

Ce garçon est d'une patience extraordinaire.
Et du coup, entre les multiples choses que j'ai faites dans une contrée lointaines que si on me l'avait dit il y a deux ans j'aurais rigolé amèrement, j'ai AUSSI cuisiné.
Le truc de fou.


Vous ai je déjà dit que la Pologne était un endroit formidable?

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