dimanche 27 novembre 2011

I wan't to hold you, my senses tell me to stop, I wan't to kiss you but your lips are venomous poison...

Juin 2005. Je vais à mon premier concert d'Alice Cooper. 
Dans ma vie, ça ne va plus trop. Je pressent que je suis au début d'une grosse descente aux enfers, bien entamée, mais je suis pas encore sortie de la merde. J'espère que le concert va me changer les idées. Je suis assise entre une fille qui lit un manga, Détective Conan, et un monsieur un peu ventru mais gentil, qui ne dira rien toutes les fois où je bedosserais son ventre avec un mouvement malencontreux et involontaire. 
Je profite du bruit, du noir, pour brailler à m'en péter la voix. J'ai besoin d'évacuer. Je ne profite pas vraiment du concert, je suis heureuse d'être là mais il me manque plein de choses pour être vraiment bien, et j'ai l'impression que si la basse résonne comme ça dans ma poitrine, c'est qu'elle est vide. Je vais même pleurer à un moment, en espérant que ça ira mieux après. 

Novembre 2011: je retourne à un concert d'Alice Cooper. 
Et c'est là que je percute que je vais mieux, que la descente aux enfers est finie, que, bon an mal an, j'en suis revenue. Je vois du cuir, des gens vivants, des chevelus, des rigolards, je vois des surdoués en guise de musiciens, je vois Alice Cooper, il a vieilli derrière son maquillage, mais il est là, tout pareil que dans mon enfance et mon adolescence. Il joue, des classiques, des moins classiques, on s'en fout, j'ai l'impression de rattraper plein de choses que j'ai loupée en six ans, mais ça reste à ma portée, pas d'effort à faire, tout me revient, tout est là, en moi. 
A côté, il y a Ourson. Son premier concert de rock dans la fosse. Il sourit, j'ai l'impression de voir un grand gosse, de revoir le grand gosse que j'ai rencontré la toute première fois, sans soupçonner que j'allais tomber amoureuse. Et puis, soudain, il y a Poison. La seule chanson qu'il connaisse par coeur. Cela tombe bien, il n'y a qu'elle qui compte. Je me trouve rapidement dans le même état qu'au concert de Thiéfaine une semaine avant, quand ils ont joué Lorelei Sébasto Cha. Je hurle les paroles, je suis à fond dans le truc, je serre la main d'Ourson, j'ai autant envie de le regarder lui que de regarder la scène, je veux l'embrasser et continuer de gueuler en même temps, cette chanson est géniale, je veux te prendre dans mes bras mais tes lèvres sont empoisonnées, je te veux parce que tu es un poison, oui, mon amour, je suis la presqu'île et toi, l'île nue, encore, je n'aurais jamais imaginé que cette chanson serait aussi érotique, aussi excitante, je n'aurais jamais imaginé qu'un jour, tu serais là, avec moi, ça résonne toujours dans ma poitrine mais cette fois je sais que c'est parce que je suis vivante. 

Dont acte.


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