samedi 24 septembre 2011

Jeno à la fête de l'Huma (promis, je parle aussi de bouffe)

J'ai une vie trépidante, surtout depuis l'arrivée d'un Ourson qui m'incite à sortir plus souvent de mon terrier. Il m'a par exemple appris qu'on pouvait aller dans des endroits où il y avait plein de gens, que c'était pas dangereux.
Stupéfaction.
Moi qui ne me sens à l'aise parmi la foule qu'en concert de rock parce que 1) le rock m'enlève tous mes tabous, mes inhibitions et les trucs moches qui me font mal, c'est comme ça j'y peux rien; 2) il fait noir, je suis bien cachée; 3) je peux hurler, qui m'entendra avec la sono d'AC/DC ou de KISS? mmmh? (je peux même pleurer sur mon sort, la misère dans le monde, la mort, la solitude, personne ne le verra).
Mais comme par hasard Balthazar, depuis Ourson j'ai moins besoin d'un endroit où je peux crier et pleurer en toute quiétude. Dingue, ça.
Parmi les copains d'Ourson, il y en a un qui a comme deuxième passion après le latin, la politique. Et de la politique vivable, pas comme mon cousin obsédé sexuel qui, le temps que je le voie grandir, était devenu un abruti de capitaliste de seconde zone (le monde va mal).
Et du coup, je me suis retrouvée à la Fête de l'Huma.
Bon, après, il y avait aussi Bernard Lavilliers et Joan Baez, vous pensez bien que j'y serais pas allée simplement pour les yeux d'Elsa.
Et ça se couple avec une autre caractéristique: je suis la spécialiste du faux pas vestimentaire. C'est presque systématique, je m'habille limite en clodo quand tout le monde s'est mis sur son 31, ou alors je ressors ma robe je-suis-classe-et-sexy-eh-ouais-c'est-possible-même-si-on-se-considère-comme-une-patate quand les autres sont en tenue glandouille-à-la-maison. Ou alors, je mets des talons quand il faudrait des ballerines parce qu'on va marcher, des collants résille avec mes chaussures en toile, un sac à dos avec mon manteau en laine d'agneau beige...
Je suis pleine de surprises.
Et pour la Fête de l'Huma, évidemment, je n'ai pas fait exception à la règle. Pourtant, ça partait d'un bon sentiment, comme je voulais être correcte pour Ourson mais qu'on allait quand même à un truc qui ressemble beaucoup à un festival de rock, j'ai ressorti ma robe noire taille empire, celle qui a le plus fort ratio confort/ sexyness. Celle qui met mes seins franchement à l'avant scène tout en me donnant la sensation d'être en pyjama.
Et pour agrémenter le tout, et protéger ma gorge des premiers frimas (le sang de la jeunesse bouillonne dans nos veines, mais faut pas déconner) mon étole bleue.
Oui.
BLEUE.
A LA FETE DE L'HUMA.
Alors que la couleur officielle du lieu, c'est le ROUGE, bordel. Et en plus, j'ai une étole rouge dans mon armoire. Quelle gourde, j'vous jure.
Si on rajoute à ça les ballerines bleues marine, et le sac cabas doré contenant mes lingettes pour bébé et mon parapluie, j'avais vraiment l'air d'une bourge.
Heureusement que j'avais détaché mes longs cheveux bouclés, c'était peut être le seul truc "révolutionnaire" chez moi ce soir là.
(Je suis désolée, mais un révolutionnaire qui ne laisse pas ses cheveux flotter dans le vent, c'est comme Lawrence d'Arabie qui s'accorde une grasse mat': ça ne colle pas avec le reste).

Deuxième grosse boulette de la soirée: ni Ourson ni moi n'étions au courant qu'à la Fête de l'Huma, il pleut toujours. J'avais mon parapluie, certes, mais sous une pluie battante en attendant Joan Baez et qui tombe EN BIAIS en plus, ça ne change pas grand chose, quand on a ni veste, ni imperméable. Je me suis drapée dans mon étole, mais en moins de deux elle était à tordre, et je me suis pelotonnée contre Ourson, mais lui aussi en moins de deux il était tout mouillé.
Gé- nial.
En plus Joan Baez est arrivée en retard.
Mais bon, elle a chanté The house of the rising sun, et c'est un peu notre chanson à Ourson et moi. (C'est pas la seule, d'accord... mais elle pouvait pas le savoir, qu'il manquait Let it grow et I can't help falling in love with you).
Et donc, même si on était trempés, grelottants, on était quand même hyper émus.

Mais avant le concert - et après un pseudo débat où tout le monde était d'accord et où la métaphore moisie filait bon train - on a mangé. Et à la fête de l'Huma, on trouve de la bouffe un peu partout. A tel point qu'on a eu méga du mal à choisir, qu'on a perdu du temps, que les huîtres grillées du stand du PC Bordeaux m'ont un peu écoeurée (sans déconner, ça puait), que les poubelles en face du stand de PC Vendée m'ont un peu dégoûtée (sans déconner, c'était pire), et qu'au final, il fallait qu'on trouve fissa parce que Joan Baez était censée ramener ses miches et sa guitare sur scène dans un petit quart d'heure (pauvres innocents que nous étions, on savait pas qu'on allait attendre une demi heure dans une ambiance Woodstock/ pluie tropicale/ gadoue/ chopage de crève).
Du coup, pour ne pas avoir à choisir entre toutes les spécialités régionales, on s'est rabattus sur un hot dog.
Et attention, pas n'importe lequel.
A la Fête de l'Huma, Ourson et moi, on a fait dans le hot dog militant.
Et ouais.
Celui du PC pour la défense des femmes.
Et après ça, on est allés se faire saucer en souriant comme des débiles, surtout quand on a entendu I love you just the way you are.
C'est vrai. Exactement comme tu es. C'est à dire tout mouillé.


Et le lendemain, ambiance de folie avec Fervex, thé aux agrumes, tisane fébrifuge, miel et papouilles crâniennes.
Je t'aime comme tu es, même quand tu as la crève.
Et maintenant je vous laisse, il faut que je réécoute du Elvis Presley.
Vite.

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