dimanche 11 décembre 2011

Tielle sétoise

Toujours dans l'optique "remue toi Jeno", une petite recette du sud. Mais avant, une petite anecdote, et une victoire personnelle. 
Je l'ai sans doute déjà dit, et quand on me connaît, on constate de visu, je ne suis pas exactement Cendrillon. Peu me chaut de bosser entre deux piles de bouquins et cahiers plus hautes que ma tête quand je suis assise, ou ma vaisselle qui s'empile, ou un bon quintal de linge à plier sur mon canapé, quand j'ai un truc à faire pour mes études, je le fais, et le ménage attendra. Ourson, qui ne me laissera jamais devenir une femme au foyer basique parce qu'il vient me chercher pour des questions de grammaire latine et de latin médiéval quand je fais enfin cette foutue vaisselle, ne m'en tient pas rigueur et à un peu les mêmes priorités que moi. 
Mais quand je lui ai dit d'inviter un de ses meilleurs potes pour le dîner, mon sang de bretonne juive d'Europe de l'Est (ça fait rêver) n'a fait qu'un tour. Je n'allais pas accueillir ce garçon - charmant au demeurant- dans un foutoir innommable fait de fiches, de bouteilles de Vichy vides, de chartes photocopiées et de pelures d'orange (j'exagère à peine). 
Je m'y prends peut être comme une savate, mais l'hospitalité, pour moi, c'est important.
Alors j'ai déplacé le cours particulier que je devais donner à un petit crétin parfaitement pénible à un charmant bambin, j'ai passé l'aspi, j'ai fait brûler de l'encens, et j'ai tout fait à la main. Même les merdouilles qu'on mange à l'apéro. 

Lesquelles merdouilles ne sont pas très compliquées. J'ai pris une pâte feuilletée du commerce (faut pas pousser l'abnégation trop loin non plus), et j'ai coupé en quatre. Le premier morceau, j'en ai fait une boule que j'ai re- étalée pour avoir un truc à peu près rectangulaire, j'ai mis du fromage râpé, j'ai replié, et j'ai repassé le rouleau à pâtisserie pour qu'en aplatissant, le fromage s'intègre à la pâte (comme ça, on en fout moins partout). J'ai découpé en lanières, et j'ai torsadé, avant de poser sur ma super feuille en silicone qui remplace grave bien le papier sulfurisé vu qu'elle est pile poil aux bonnes dimensions de mon four. Pour le deuxième morceau de pâte, j'ai fait exactement tout pareil sauf que j'ai mis du pavot à la place de fromage. 
Pour le reste de pâte, je me suis dit faut pas pousser,j'ai fait un grand rectangle, j'ai mis du fromage râpé et des graines de pavot, j'ai roulé, et j'ai découpé. ça m'a fait des petits escargots tous mignons.

Et puis, parce que le pote d'Ourson est originaire de Perpignan, j'ai sorti ma recette du Sud la plus pimpante. Id est, la tielle sétoise.

Première étape, la pâte:
- 400 gr de farine
- 5 ml d'huile d'olive
- Une pincée de sel
- De l'eau tiède
- Levure de boulanger
On mélange la farine et la levure dans un saladier, on fait un puits dans la farine, on verse le sel et l'huile, on mélange un peu, et on pétrit en rajoutant de l'eau à mesure, jusqu'à obtenir une belle boule de pâte souple et pas collante. On laisse lever (moi, je l'ai laissée 18 heures mais c'est parce que j'ai pétri dans la nuit et que je suis restée à la fac toute la journée ensuite).
La veille, on peut aussi préparer la farce.

Deuxième étape, la farce (je vous donne les quantités que j'ai mises. Mais ce n'est pas très exact.)
- 4 beaux encornets
- Quatre tomates pelées et épépinées
- Deux oignons
- Trois gousses d'ail
- Bouquet garni, paprika, poivre, cumin
- Huile d'olive (j'avais prévenu, c'est une recette du Sud)

Nettoyer les encornets et émincer. Faire chauffer un peu d'huile dans une casserole, puis faire rissoler les oignons émincés et l'ail écrasé. Baisser le feu, rajouter les encornets, et les tomates. Mélanger. Rajouter les épices (allez y, lâchez vous, on est dans le sud je vous dis). Et laisser mijoter une bonne heure à feu doux.
Le moment venu, genre une heure et demie avant le moment du dîner, il n'y a plus qu'à couper un tiers de la pâte et le réserver. Avec les deux tiers restant, on étale, on place dans un moule assez profond, on verse la préparation au calamar, on étale la pâte mise de côté de façon à ce que ça recouvre bien, et on pose par dessus la préparation au calamar, et on soude bien les bords avec la pâte du dessous.
Là, j'ai mis 40 minutes au four à 180.
Sauf qu'au moment de sortir, le drame: le dessus avait durci mais en mode carton. Ourson et son copain étaient posés dans le canapé, à discuter et à faire leur fête aux merdouilles apéritives. Je me suis retenue de hurler devant la catastrophe (quand on tapait sur le dessus de ma tourte, ça sonnait comme sur une porte en bois), et j'ai agi façon Wonderwoman. Ni une ni deux, j'ai verser des gouttes d'eau sur toute la surface, j'ai remis au four quelques secondes, le temps que la vapeur se forme, puis j'ai retirer mon plat du four et je l'ai couvert d'un torchon.
Et quand je suis retournée voir cinq minutes plus tard, le miracle c'était accompli. Le dessus de ma tourte était souple, moelleux, impeccable. Heureusement que du canapé, ils n'ont pas pu me voir danser le boogie.

En dessert, j'avais fait des janhagels, mais j'en ai assez dit pour aujourd'hui!

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